Santé publique : Un défrisant du Groupe L’Oreal mis en accusation

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Depuis le 14 Septembre 2016, le groupe numéro 1 mondial de la cosmétique, L’Oreal, fait l’objet d’une plainte en noms collectifs ( Action de groupe de consommateurs ) pour un produit défrisant destiné aux femmes noires. Il s’agit du défrisant, No Lye a base d’Amla (voir la photo )
Ce produit est à base d’un ingrédient naturel issu d’une groseille en provenance d’Inde.
Son utilisation engendre des blessures troublantes et inquiétantes dont des pertes de cheveux ( alopécies ), irritations du cuir chevelu, des vésicules et des brûlures, argumentent les plaignantes représentées par le cabinet de l’avocat des célébrités Mark Geragos.
Quelques 100 000 femmes noires sont concernées par cette plainte déposée devant un tribunal californien. Ces dernières réclament un procès et des dommages et intérêts d’au moins 5 millions de dollars, mais, la facture pourrait monter à plusieurs centaines de millions, ce qui n’exclut pas une négociation avec l’Oréal.

Principe de précaution et réglementation

Le défrisage est une opération chimique de transformation durable irréversible, qui consis te à modifier de manière définitive, la texture des cheveux afin de les rendre raides et lisses. Les défrisants cassent l’armature des cheveux, les ponts cellulaires et les atomes de souffre, qui forment le cheveu en fonctionnant sur le même principe que la crème épilatoire. Les défrisants font partie des cosmétiques visés par le Code de la santé publique (L5131 1).

Les conditions de fabrication et de mise sur le marché de ces produits en France et dans les pays de l’Union européenne sont régies par le règlement UE 2015 / 830 de la commission
du 28 Mai 2015.

La réglementation impose un examen de toxicologie de tout produit avant la délivrance d’une autorisation de mise sur le marché.

En France, la dangerosité des défrisants est, également, pointée du doigt.
L’ONG Label Beauté noire, lanceuse d’alerte auprès des pouvoirs publics concernant les risques de la dépigmentation volontaire et des défrisages depuis 16 ans, estime que malgré l’attrait actuel de plus en plus grandissant pour les cheveux afro-naturels et la vague Nappy, le défrisage reste la norme pour de nombreuses femmes noires et africaines.

Ces défrisants chimiques peuvent être dangereux car ils contiennent de la soude ou du formol, des substances dangereuses pour la santé affirme Label Beauté noire.
Ces produits sont en vente libre auprès du grand public alors qu’ils devraient être, exclusivement, utilisés par les professionnels de la coiffure.

Un rendez-vous est prévu avec L’Oreal France concernant la santé des consommateurs. De même qu’un rapport épidémiologique sera remis à Mme Marisol Touraine, ministre de la Santé concernant les cosmétiques afros en général.

Une mauvaise utilisation peut rendre le cheveu cassant et irriter le cuir chevelu, souligne Antoine Petit, dermatologue à l’hôpital St- Louis de Paris.

Ian brossat, adjoint au Maire de Paris, a emboîté le pas à l’ONG Label Beauté noire avec un vœu adopté à la majorité au Conseil de Paris pour le lancement d’une campagne d’information et de sensibilisation attendue pour 2017 dans la capitale française « en vue de rendre publiques la composition des défrisants chimiques et les conséquences pour la santé de leur utilisation régulière, « et notamment dans les lycées afin de prévenir les utilisatrices des dangers et des risques encourus ». 

Quant à l’action de groupe en santé en matière de dommage causé par un produit de santé, c’est désormais possible en France. Depuis le 26 Janvier 2016, selon la loi de modernisation de la santé (Loi Touraine ).

Isabelle Mananga Ossey

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