Le Togo se sent honoré qu’il accueille le deuxième Sommet sur le Terrorisme et l’Extrémisme violent, le premier Sommet du genre s’étant tenu, en 2013, à Yaoundé, au Cameroun. « Je voudrais, au nom du président de la République togolaise et président en exercice de la CEDEAO, Faure Essozimna Gnassingbé, vous souhaiter la bienvenue dans notre ville cosmopolite où nul visiteur n’est étranger », a indiqué le chef de la diplomatie togolaise, le professeur, Robert Dussey, dans son discours de bienvenue à ses collègues, samedi, 28 juillet. La réunion ministérielle élargie aux présidents des Commissions de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), a donné lieu à l’adoption d’un projet de Déclaration qui devrait être validé, lundi, 30 juillet, par les chefs d’Etat.
« Vous êtes chez vous et je vous invite à vous sentir à l’aise », a d’emblée lancé à ses homologues ministres des Affaires étrangères et autres invités spéciaux et participants à divers niveaux, le ministre togolais des Affaires étrangères, le professeur, Robert Dussey. Le poète et dramaturge latin TERENCE auquel certains prêtent des origines africaines ne disait-il pas dans un accent très togolais : « Je suis homme, et je ne considère rien de ce qui est humain comme m’étant étranger» ? Quiconque visite le Togo constate et vit son régime humaniste de l’hospitalité. Pour le Togo, l’accueil de l’autre, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, est plus qu’un devoir. L’être humain où qu’il arrive, disait le philosophe Kant dans son livre « Projet de paix perpétuelle », a droit à l’hospitalité. La valeur d’hospitalité est l’une des valeurs que les sociétés africaines ont, encore, à enseigner au monde. Qu’on ne s’étonne guère des accents kantistes du ministre. Dans le civil et avant de choisir d’accompagner le président de la République, le docteur, Robert Dussey, est professeur titulaire de philosophie politique à l’Université de Lomé.
« Nous devons intensifier la coopération entre nos communautés. L’organisation conjointe de ce Sommet CEEAC et CEDEAO sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, est la preuve que la coopération interrégionale est en marche en Afrique, et le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du 30 juillet, qui sera sanctionné par une Déclaration commune, en est une très belle illustration », soutient le professeur.
L’extrémisme violent et le terrorisme où qu’ils soient, menacent la paix et la stabilité où qu’elles soient. En se mettant ensemble pour faire face ensemble aux périls extrémiste et terroriste, les deux communautés ont pris la mesure du danger et compris que l’agir synergique est gage d’efficacité. En prenant l’initiative de ce Sommet, les deux présidents en exercice de la CEEAC (le Gabonais Ali Bongo Ondimba) et de la CEDEAO (le Togolais Faure Gnassingbé), ainsi que, les deux institutions communautaires (CEEAC et CEDEAO), ont compris que la forme qu’ont prise, aujourd’hui, les défis sécuritaires et les incertitudes qu’ils induisent en termes de développement et de sécurité humaine, rendent indispensables l’agir synergique. « Le défi étant collectif, la riposte ou l’action doit l’être aussi », suggère le ministre togolais des Affaires étrangères.
Si « La guerre contre le terrorisme et pour la sécurité et la stabilité régionale et interrégionale est une guerre juste, et que (sans) progrès (point de) développement humain sans la paix et la sécurité », le ministre togolais des Affaires étrangères reste, cependant, prudent et mesuré : « La riposte militaire s’impose contre le danger extrémiste et terroriste, mais, elle n’est pas un remède suffisant. Nos deux régions sont appelées à gagner la guerre contre l’ignorance, la radicalisation, les fondamentalismes et les extrémismes. Il s’agit de sevrer le terrorisme de ses terreaux favorables par la prévention qui implique l’éducation à la lucidité. C’est par l’éducation à la lucidité que nous aurons raison des endoctrinements, des radicalismes et des extrémismes dont se nourrit le terrorisme. Pour avoir raison du terrorisme, il faut gagner le combat de l’éducation, ici entendue au sens holistique du terme », a-t-il conclu, avant de re-souligner l’impérieuse nécessité de bâtir, dans nos pays, un environnement de paix et de développement économique, qui, seul, permet aux populations de ne pas succomber aux sirènes des terroristes qui profitent du désœuvrement de la jeunesse africaine pour prospérer dans l’industrie du crime et de la violence.
D’un de nos envoyés spéciaux
à Lomé (Togo)