SOMMET COREE DU SUD-AFRIQUE : Un Sommet de plus (pour quel intérêt ?)

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Après les récents assauts successifs de plusieurs de ses alliées occidentales vers l’Afrique, la Corée du Sud s’est, elle aussi, décidée à revoir sa politique étrangère vers le continent en instaurant un nouveau sommet à cet effet. Annoncé pour les 4 et 5 juin prochains, le Sommet Corée du Sud-Afrique vise à booster les relations bilatérales entre la capitale, Séoul, et ses 54 consœurs africaines. 

Pour ce rendez-vous stratégique, la participation de Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale) et William Ruto (Kenya) est acquise, puisque le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Cho Tae-yui, en a eu confirmation lors d’une audience accordée, ce mercredi, 17 avril, à un émissaire venu tout droit de Malabo. Deux jours seulement après que le président kényan ait promis à un diplomate sud-coréen, Kim Hong-kyun, en visite à Nairobi d’être présent. Les rencontres au sommet entre la Corée du Sud et l’Afrique sont rarissimes (sur notre photo, une rencontre diplomatique entre la Corée du Sud et l’Afrique en 2009).

Jusqu’alors marginaux, voire, insignifiants, les échanges commerciaux entre l’Afrique et la Corée du Sud ont mis deux décennies pour franchir le seuil des 9.1 milliards de dollars, à cause d’un manque de volonté politique de la part des Sud-Coréens. Ceci devrait néanmoins très vite changer si l’on se base sur les signaux lancés par les autorités actuelles de Séoul, notamment, avec l’objectif de réaliser 700 milliards de dollars d’exportations, d’ici la fin de l’année.

Un tel rapprochement bilatéral serait hautement bénéfique pour l’Afrique. D’abord, parce que le continent possède la plus grande dotation de minerais stratégiques au monde. Et, parce qu’il lui est possible de tirer profit du savoir-faire de la République de Corée en matière de technologies industrielles. En effet, celles-ci seront inestimables pour les Etats africains, qui doivent se former au développement des systèmes de transformation locale des minerais extraits de leurs sols. 

La Corée du Sud se pose, donc, en partenaire crédible pour le développement de l’Afrique. Car, en combinant les connaissances, qui ont fait d’elle une nation développée, au potentiel contenu dans la jeunesse africaine, elle pourra, aisément, aider les gouvernements africains à créer une forte valeur ajoutée pour leurs économies, et à ainsi réduire l’écart les séparant des gouvernements étrangers.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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