SOMMET POUR UN NOUVEAU PACTE FINANCIER MONDIAL : La montagne ne va-t-elle pas accoucher d’une souris ?

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Comme disait si bien l’ancien président, Valéry Giscard d’Estaing, la France est un pays qui a des idées qu’elle fait prospérer avec l’argent des autres. C’est ainsi, par exemple, qu’il eut l’idée du trilogue, une trouvaille dont l’ambition était de favoriser la coopération entre les pays du Golfe (détenteurs de gros surplus financiers provenant du pétrole) et l’Afrique (dont les besoins en développement sont énormes) sous la coordination de la France, c’est-à-dire, du président, Valéry Giscard d’Estaing. Cette idée, au demeurant, excitante, fut long feu. C’est ainsi que naissent et meurent les initiatives françaises. Elles sont, au départ, bonnes mais prospèrent rarement. Qu’en sera-t-il du Sommet organisé les 22 et 23 juin, à Paris, par le président, Emmanuel Macron ?

Une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement se réuniront, jeudi, 22 et, vendredi, 23 juin, à Paris, pour discuter de la manière de rendre le système financier international davantage durable et social. Quatre vingts pays venant d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, y seront invités, et pas que. Le premier ministre chinois, Li Qiang, par exemple, sera présent, tout comme le président de la Confédération helvétique, Alain Berset. Il y aura aussi, la patronne du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, ainsi que, le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, deux institutions qui, plus soixante ans après les indépendances, continuent de faire la pluie et le beau temps dans les pays du tiers-monde, notamment, d’Afrique.

En Afrique, Emmanuel Macron a oublié d’inviter les chefs d’Etat proches de Moscou ou qui ne sont pas en bons termes avec lui. C’est donc une question de feeling. C’est ainsi que les présidents de transition, Assimi Goïta du Mali et Ibrahim Traoré du Burkina Faso, n’ont pas été invités. Le président de transition de Guinée, Mamadi Doumbouya, ne sera pas non plus présent, tout comme son homologue de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguéma Mbasogo. Ce dernier n’accepte pas l’idée de la France de brader son immeuble de l’avenue Foch qui abrite son ambassade, son consultat et plusieurs autres services, sous prétexte qu’il s’agit, selon une vision parisienne, d’un « bien mal acquis ».

Quant aux habitués de l’Elysée, ils seront comme chez eux à Paris. C’est le cas du Gabonais, Ali Bongo Ondimba, du Togolais, Faure Gnassingbé, du Congolais, Denis Sassou-Nguesso, du Nigérien, Mohamed Bazoum, du RDCongolais, Félix Tshisekedi, du Tchadien, Mahamat Déby Itno, du Bissau-Guinéen, Umaru Sissoco Embalo, du Ghanéen, Nana Akufo Addo, du Béninois, Patrice Talon, du Libérien, George Weah, de l’Ivoirien, Alassane Ouattara, du Sénégalais, Macky Sall, sans oublier, le Camerounais, Paul Biya, qui a, lui aussi, fait le déplacement de Paris, à l’invitation de son homologue français. On n’oublie pas de signaler que le Centrafricain, Faustin-Archange Touadéré et le Malgache, Andry Rajoelina, ont, aussi, fait le voyage de Paris. Dans le Maghreb, le Mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazaouani est présent, tout comme, le président tunisien, Khaïs Saïed. Il en est de même de l’Egyptien, Abdel Fattah al-Sissi, qui clôture les participants appartenant au Nord de l’Afrique.

Le monde est confronté aux plus grands défis de ces dernières décennies. La pandémie de Covid-19 n’a pas seulement freiné le recul de la pauvreté déjà observé, elle a; aussi, creusé, davantage, les inégalités et les fractures mondiales.

Afin d’atteindre les objectifs de développement durable de l’Agenda 2030, la neutralité carbone, ainsi que, la protection de la biodiversité, la communauté internationale doit faire preuve de solidarité et d’ambition. Emmanuel Macron aura-t-il les épaules larges pour répondre aux attentes alors que d’aucuns souhaitaient qu’une telle initiative soit portée par Joe Biden, le chef de la Maison Blanche ou Xi Jinping, le président chinois ?

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