SOUDAN DU SUD : Echec des retrouvailles entre Salva Kiir et Riek Machar

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On a l’impression de revivre la querelle entre José Eduardo dos Santos et son éternel rival et leader charismatique de l’UNITA, Jonas Savimbi, dans les années 2000. Contraints à faire la paix et diriger le pays ensemble, sous l’oeil vigilant de la communauté internationale, après s’être fait la guerre pendant un quart de siècle, les deux protagonistes n’ont jamais pu satisfaire cette option qui leur était imposée de l’extérieur. Jusqu’à la mort du chef de l’UNITA dans le maquis par les soldats gouvernementaux le 22 février 2002. L’histoire angolaise va-t-elle se répéter au Soudan du Sud ?

Le chef des rebelles du Soudan du Sud, Riek Machar, a menacé, dimanche, 20 octobre, de se retirer de l’accord de paix conclu en septembre 2018 si le président, Salva Kiir, se lançait dans la formation d’un gouvernement d’union nationale sans avoir résolu les problèmes de sécurité encore en suspens.

M. Machar, leader du Mouvement de libération populaire du Soudan – En opposition (SPLM-IO), a déclaré à une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU en visite à Juba que son groupe ne participerait pas au gouvernement d’union nationale tant que les réformes en matière de sécurité et les négociations sur le futur nombre d’Etats n’auraient pas été menées à bien.

Il a proposé une nouvelle prolongation de la période de pré-transition, afin de donner le temps aux parties concernées de mettre en place les nouveaux arrangements de sécurité.

« Les questions critiques doivent être résolues. Les arrangements de sécurité doivent au moins avoir été mis en place. Sans quoi, le cessez-le-feu dont nous bénéficions depuis un an sera rompu », a indiqué M. Machar.

Les propos de M. Machar n’ont pas été accueillis favorablement par les autres signataires de l’accord de paix, qui ont pour leur part insisté pour entamer comme prévu la formation d’un gouvernement d’union nationale le 12 novembre.

« Pour aller de l’avant, nous devons former un gouvernement inclusif qui puisse résoudre les problèmes. Nous pouvons prolonger (la période de pré-transition) autant que nous voudrons, nous ferons toujours face aux mêmes problèmes », a dit Peter Mayen, chef d’une coalition de partis politiques.

M. Machar a rencontré dimanche en tête-à-tête le président, Salva Kiir, au sujet des questions de sécurité encore en suspens, mais, les deux dirigeants ne sont parvenus à aucun accord, la réunion ayant été interrompue par l’arrivée d’une délégation du Conseil de sécurité des Nations-Unies.

Les deux dirigeants devraient, cependant, se revoir pour de nouvelles discussions.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile, en décembre 2013, lorsque le président, Salva Kiir, a limogé M. Machar, provoquant des affrontements entre soldats loyaux à l’un ou l’autre des deux dirigeants.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et a déplacé des millions de personnes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

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