SOUDAN : Le généralissime Omar el-Béchir (contraint forcé par la rue) accepte de quitter le pouvoir

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Le président du Soudan, Omar el-Béchir, a accepté de quitter le pouvoir, contraint forcé par la rue, qui, ces derniers jours et heures, a pu rallier les forces de défense et de sécurité du pays. Le désormais ancien président (en attendant l’officialisation de la transition) en aurait, déjà, informé ses principaux alliés au Caire, et à Riyad, notamment. Mais à l’Union africaine, à Addis Abeba, où il comptait ses principaux soutiens qui avaient barré la voie à la Cour pénale internationale (CPI) qui souhaitait l’entendre, aucune nouvelle.

Au pouvoir depuis 1989, le président soudanais quitte le pouvoir alors qu’il est âgé de 75 ans, un âge auquel il pourra jouir d’une retraite sereine. Car sa principale préoccupation reste les soucis qu’il se fait de la justice internationale, notamment, la CPI. On ne sait pas, encore, son point de chute : Le Caire ? Riyad, Beijing ? Moscou ?

On attend la formation d’un Conseil de transition qui, dans un premier temps, devrait liquider les affaires courantes. L’annonce de sa démission a été faite par le ministre de la Défense, Awad Ahmed Benawf : « J’annonce, en tant que ministre de la Défense, la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef » le général, Omar el-Béchir, a-t-il annoncé, il y a quelque temps, à la télévision publique.

Militaire de formation, le général, Omar el-Béchir s’est auto-proclamé président de la République en 1993, après avoir renversé le pouvoir en place en 1989. Il s’est fait réélire en 1996 et en 2010. Il est visé par deux mandats d’arrêt internationaux émis par la CPI en 2009 et 2010 pour génocide, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour, province de l’Ouest du Soudan en proie à une guerre civile depuis 2003.

La démission d’Abdelaziz Bouteflika en Algérie, aura beaucoup contribué à sa chute en inspirant particulièrement les manifestants : la rue à Khartoum a été dopée par celle d’Alger.

Avec cette chute (et de cette façon) de Béchir, Idriss Déby Itno du Tchad avec qui il avait signé un important accord apportant une certaine stabilité dans le Darfour, pourrait vite perdre le sommeil (notre photo montrant Déby dans les bras de Béchir). Sera-t-il le prochain sur la liste ?

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