SOUDAN-SYRIE : Le rapprochement entre Omar el-Béchir et Bachar al-Assad inquiète l’Occident

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Ce n’est pas le genre de nouvelles qu’on annonce souvent. Après avoir bravé les sanctions et l’embargo des pays occidentaux sous couvert du Conseil de sécurité qui voulaient le faire emprisonner à la CPI (Cour pénale internationale), l’insaisissable président soudanais, Omar el-Béchir, se déploie, maintenant, sans crainte, dans les pays où il n’est pas persona non grata. C’est le cas de la Syrie dont les multiples tentatives d’assassinat de son chef d’Etat, Bachar al-Assad, par les grandes capitales occidentales (Washington, Paris, Londres pour ne citer que celles-là) ont toutes échoué, grâce à l’appui stratégique de la Russie et à l’aide non négligeable au niveau de la sous-région apportée par l’Iran et le Hezbollah. Pour une fois, les Africains ne sont pas restés inertes : l’Union africaine avait, officiellement, déclaré de nul effet les résolutions tendant à le condamner et demandé à tous les pays africains de lui réserver un bon accueil chaque fois qu’il décidait de se rendre dans un pays du continent. Voilà qui est clair.

Dimanche, 16 décembre, il a, donc, effectué une courte visite, à Damas, en Syrie, où il a rencontré son homologue syrien, Bachar al-Assad, la première visite d’Omar el-Béchir en Syrie depuis le déclenchement de la révolte en 2011. On se souvient qu’après avoir assassiné le leader libyen, Mu’ammar al Kadhafi et détruit son pays en le mettant à feu et à sang, les pays occidentaux dans le cadre de l’OTAN (Alliance du Traité Atlantique Nord), avaient jeté leur dévolu sur une seconde cible : le président syrien, Bachar al-Assad. Mais, cette fois, la Russie s’est interposée en protégeant, militairement, le régime de Damas. Voilà pourquoi Bachar al-Assad a eu la vie et son pouvoir saufs mais avec un pays, totalement, détruit comme la Libye. Ces deux exemples montrent la méchanceté de l’Occident, grand donneur de leçons de droits de l’homme et de respect de la personne humaine.

Selon la présidence syrienne, cette visite va « impulser une reprise des relations entre les deux pays comme elles étaient avant la guerre ».

Le président Béchir a affirmé que « la Syrie, un pays en confrontation avec Israël, ne doit pas être affaibli », d’après l’agence officielle Sana.

Il a, en outre, espéré « un retour rapide de la Syrie sur la scène internationale, loin de toute intervention étrangère dans ses affaires », selon la même source.

Lors de leur entretien, MM. Béchir et Assad ont plaidé pour de « nouvelles approches dans les relations inter-arabes fondées sur le respect de la souveraineté des pays et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures », selon l’agence.

La Syrie est au ban du monde arabe depuis sa suspension par la Ligue arabe en novembre 2011, quelques mois après le début de la révolte dans ce pays. Une suspension influencée par les Occidentaux qui oeuvraient pour la chute du régime Assad. Cependant, plusieurs ministres arabes des Affaires étrangères se sont rendus, ces dernières années, à Damas, pour des entretiens officiels.

Beaucoup avaient, en effet, par la suite, constaté que cette suspension n’était pas justifiée et que la Ligue arabe avait fait l’objet de manipulation.

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