Le Soudan, troisième pays plus vaste d’Afrique, semble se diriger droit vers la guerre totale, qui ne dit pas son nom. Une situation qui inquiète sur le continent africain, déjà, en proie à une succession de conflits armés, quatre des voisins du Soudan (Tchad, Libye, Soudan du Sud, et Ethiopie) en ayant connu au cours de la dernière décennie.

Plusieurs leaders occidentaux se sont relayés à tour de rôle pour demander aux deux dirigeants militaires soudanais, Abdel Fattah al-Burhane et Mohammed Hamdane Daglo dit Hemedti, (notre photo), de déposer les armes et de privilégier le dialogue. Des appels qui ont été ignorés, obligeant les populations locales à fuir loin des zones de combat, au péril de leurs vies.

S’il y a un indicateur de l’issue inéluctable de cette brouille entre les forces soudanaises, c’est bien l’urgence dans laquelle les ministres des Affaires étrangères de plus de 50 pays du monde entier sont en train de se démener pour organiser conjointement les rapatriements massifs de leurs citoyens résidant au Soudan. Une tel effort n’aurait certainement pas été nécessaire si la tendance observée allait vers un apaisement des tensions. 

Et, il ne faut bien sûr pas oublier l’action des forces externes qui commence, déjà, à se faire sentir dans ce conflit. L’armée soudanaise, par exemple, entretient des liens historiquement étroits avec l’Egypte, qui, selon des sources locales, aurait, déjà, eu à effectuer des frappes aériennes sur les bases occupées par les Forces de soutien rapide (FSR). 

D’un autre côté, Mohammed Hamdane Daglo et ses hommes peuvent compter sur le soutien des Emirats arables unis, et ont noué des contacts avec plusieurs pays du Sahel, capables de garantir leurs approvisionnements en armes.

Le ramadan n’ayant pas permis le rapprochement des deux généraux, on voit, aujourd’hui, mal ce qui pourrait le permettre.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)