TANZANIE : Libération du milliardaire enlevé Mohammed Dewji

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Le milliardaire tanzanien, Mohammed Dewji, a été libéré, dans la nuit de vendredi à samedi, 20 octobre, et a dit être rentré chez lui « sain et sauf », un peu plus d’une semaine après son spectaculaire enlèvement le 11 octobre à Dar es Salaam.

« Je remercie Allah d’avoir pu rentrer sain et sauf à la maison », a déclaré Mohammed Dewji, lors d’une conférence de presse, à Dar es Salaam, la capitale économique de la Tanzanie, quelques heures à peine après sa libération.

Les traits tirés, l’air épuisé, il a remercié « les autorités de la Tanzanie dont les forces de police, qui ont travaillé à son (mon) retour ». « Je remercie mes concitoyens tanzaniens et tout un chacun a travers le monde pour leurs prières », a-t-il ajouté.

Considéré comme le plus jeune milliardaire du continent africain, Mohammed Dewji, 43 ans, avait été kidnappé par des inconnus, très tôt le matin, alors qu’il entrait dans la salle de sport d’un hôtel de Dar es Salaam. Selon la police de Dar es Salaam, des étrangers avaient « tiré en l’air avant de faire entrer de force » Mohammed Dewji dans leur véhicule, un tout terrain bleu foncé.

Le chef de la police tanzanienne, Simon Sirro, a expliqué à la presse que Mohammed Dewji a, déjà, fourni certains éléments concernant son enlèvement.

« Mohammed Dewji nous a expliqué que les ravisseurs demandaient de l’argent mais avaient très peur, bien qu’armés. Il leur demandait combien mais ils ne disaient pas le montant ».

Le jeune milliardaire « leur a donné les coordonnées de ses parents, mais, ils ont eu peur, ils craignaient certainement de se faire arrêter s’ils appelaient », a ajouté Simon Sirro, selon lequel les ravisseurs ont finalement décidé de jeter l’éponge.

« Nous connaissons aujourd’hui leur réseau, nous savons dans quel pays le plan a été monté », a-t-il dit, sans préciser de quel pays il s’agissait.

L’oncle de Mohammed Dewji, Azim Dewji, cité par le quotidien Mwananchi, a indiqué que son neveu avait été retrouvé vers 02H30 à Dar es Salaam. « Ses ravisseurs l’ont abandonné et il a pu appeler son père au téléphone », a-t-il déclaré, soulignant que la santé de Mohammed Dewji était « bonne à 100% ».

Juste après l’enlèvement, la famille Dewji avait annoncé qu’elle offrait près d’un demi-million de dollars de récompense pour toute information qui permettrait de retrouver l’homme d’affaires.

Le chef de la police de Dar es Salaam, Lazaro Mambosasa, a indiqué, lors d’une conférence de presse, que l’homme d’affaires avait expliqué à la police que ses ravisseurs l’avaient abandonné dans le complexe sportif de Dar es Salaam où il était retenu, de même que « le véhicule qu’ils avaient utilisé pour leur opération ».

Une fois libéré, Mohammed Dewji s’est rendu à son domicile, où la police l’a retrouvé.

Mohammed Dewji a, également, raconté à la police que ses ravisseurs « parlaient une langue d’Afrique australe, ce qui confirme nos premières informations selon lesquelles ce sont des étrangers », a indiqué Lazaro Mambosasa, selon lequel l’enquête continue.

Vendredi, 19 octobre, Simon Sirro avait indiqué que sur les 27 personnes arrêtées auparavant dans le cadre de l’enquête, huit, seulement, étaient « encore entre les mains de la police ».

Mohammed Dewji est à la tête du groupe METL, présent dans une dizaine de pays dans les domaines de l’agriculture, de l’assurance, des transports, de la logistique ou de l’agroalimentaire.

Né en Tanzanie, il a fait ses études à l’Université de Georgetown aux Etats-Unis. En 2013, il est devenu le premier Tanzanien à faire la couverture du magazine Forbes et, en 2015, il a été décrété « personne de l’année » par Forbes Afrique.

Selon le magazine, il occupe la 17e position sur la liste des milliardaires africains avec une fortune évaluée à 1,54 milliard de dollars (1,29 milliard d’euros).

Député de 2005 à 2015, il est, aussi, le principal actionnaire du club de football Simba FC. Marié et père de trois enfants, il s’était engagé, en 2016, à faire don d’au moins la moitié de sa fortune en faveur de causes philanthropiques, selon Forbes.

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