« Dans la nuit du 22 au 23 août 1791, des hommes et des femmes arrachés à l’Afrique et mis en esclavage se sont insurgés contre le système esclavagiste pour obtenir la liberté et l’indépendance d’Haïti, obtenue en 1804 », a, notamment, rappelé la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, dans un message. « Cette révolte a marqué un tournant dans l’histoire humaine, dont l’impact fut considérable pour l’affirmation de l’universalité des droits humains, dont nous sommes tous redevables. Leur courage nous impose des devoirs », a-t-elle insisté.
La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition (fêtée le 23 août de chaque année) est l’occasion de rendre hommage « à tous ces combattants de la liberté, et perpétuer en leur nom l’enseignement de cette histoire et les valeurs qu’elle porte. L’aboutissement de ce combat, mené par les esclaves eux-mêmes, est une source inépuisable d’inspiration pour lutter aujourd’hui contre toutes les formes de servitude, le racisme, les préjugés, les discriminations raciales et les injustices sociales hérités de l’esclavage », a-t-elle ajouté.
A travers son projet, ‘La Route de l’esclave’ (notre illustration), lancé par l’Espagnol, Federico Mayor, l’UNESCO entend puiser dans cette mémoire universelle, la force de construire un monde meilleur et de montrer les liens historiques et moraux, qui unissent les peuples.
C’est dans ce même esprit que les Nations-Unies ont proclamé la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024). L’UNESCO y contribue, à travers ses programmes éducatifs, culturels et scientifiques, pour promouvoir la contribution des personnes d’ascendance africaine à la construction des sociétés modernes et garantir l’égale dignité de tous les êtres humains, sans distinction aucune.
« L’histoire de la traite négrière et de l’esclavage a fait couler un flot de rage, de cruauté et d’amertume qui ne s’est pas encore tari. Elle est aussi une histoire de courage, de liberté et de fierté de la liberté reconquise. Toute l’humanité s’y retrouve, dans ses errements et dans sa noblesse. Ce serait une faute et un crime de l’occulter ou de l’oublier », a conclu Irina Bokova.