Contrairement aux craintes, la compagnie aérienne sud-africaine, South African Airways (SAA), ne disparaîtra pas. Elle ne sera pas non plus remplacée par une autre compagnie aérienne nationale comme cela semblait être le cas. Elle a fait l’objet d’un sauvetage par l’Etat : une banque publique nationale lui a prêté des fonds et le Plan de sauvegarde auquel elle a été astreinte a bien fonctionné. Désormais, elle est détenue à 51% par un consortium privé contre 41% par l’Etat, selon le ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan.
La deuxième plus grande compagnie aérienne d’Afrique avait été placée en décembre 2019 en Plan de sauvegarde pour éviter la faillite. En avril, les administrateurs indépendants chargés de sa restructuration ont déclaré que SAA était à nouveau solvable. Le plan de restructuration de 10,5 milliards de rands (635 millions d’euros au cours actuel), s’est accompagné d’un vaste plan de licenciements. Pour être relancée, la compagnie aérienne sud-africaine SAA, lourdement endettée, avait reçu 218 millions d’euros d’une banque publique afin d‘éviter la faillite.
A la suite de discussions “fructueuses”, la Banque de développement d’Afrique australe avait prêté à SAA 3,5 milliards de rands dont un premier versement immédiat de 2 milliards de rands, en 2019.
Les grandes difficultés financières de la compagnie, comme celles de beaucoup d’autres entreprises publiques sud-africaines, sont largement attribuées à la mauvaise gestion et la corruption sous l’ère de l’ex-président Jacob Zuma (2009-2018). Comme PCA de la SAA, Jacob Zuma avait désigné une de ses maîtresses officielles, Dudu Myeni, alors qu’elle n’avait aucune compétence dans la gestion des entreprises de surcroît en grande difficulté. Elle y est restée de 2012 à 2017. L’efficacité de cette femme se limitait à l’obtention des subventions que lui allouait l’Etat. Il faut dire que l’Etat était justement dirigé par son amant, Jacob Zuma.
L’ancienne PCA de la SAA Dudu Myene accusée d’avoir ruiné la compagnie.
Lourdement endettée et incapable de payer la totalité des salaires, SAA n’a enregistré aucun bénéfice depuis 2011 et ne survivait depuis des années que sous perfusion d’argent public. Sa situation s’est encore aggravée pendant la pandémie de Covid-19, toutes les opérations ayant été mises en veilleuse en septembre 2020.
Le consortium Takatso, qui est son principal actionnaire, est constitué du groupe d’investisseurs panafricain, Harith Global Partners, et du groupe d’aviation, Global Aviation (sur notre photo, Zuks Ramasia, sa nouvelle directrice générale depuis 2019).