Il s’agit du « Big Beautiful Bill », cet acte présidentiel qui, au lieu de faire des économies comme promis, a, au contraire, creusé le déficit des Etats-Unis. La mise en application du « Big Beautiful Bill » devait dégager des financements pour permettre l’expulsion des immigrés (en centaines de milliers), ainsi que, l’augmentation des crédits de la Défense. Mais, au final, Donald Trump et son apprenti-sorcier, Elon Musk, ont eu tout faux. Heureusement ! Conséquence, ils se tirent dessus, en public, et n’ont pas de mots assez durs l’un contre l’autre. Et c’est bien ainsi.

Elon Musk, Américain d’origine sud-africaine (mode apartheid), vient de quitter l’entourage immédiat du président américain après avoir réalisé 160 milliards de dollars d’économies dans l’administration publique, très très loin des 1.500 milliards de dollars promis, une somme qui devait permettre de faire le sale boulot de Trump, notamment, en matière d’immigration.

Après son départ, Musk a commencé à publier des tweets un peu aigres, reprochant à Trump son ingratitude. Musk a été le plus grand bailleur de fonds de la campagne de l’actuel président. Le ton est monté rapidement jusqu’à ce que Musk lâche « la grosse bombe », selon ses propres termes : jeudi, 5 juin, au soir, il a accusé Donald Trump de faire partie de la liste des invités de Jeffrey Epstein, insinuant que Donald Trump était impliqué dans l’un des plus grands scandales sexuels de l’histoire. Entre-temps, Steve Bannon, ancien conseiller de Trump lors de son premier mandat, avait suggéré publiquement que Trump expulse Musk vers l’Afrique du Sud, son pays d’origine. Ambiance ambiance !

Regardons tout cela de plus près. Elon Musk est un génie qui souffre d’Asperger. Il ne perçoit pas la réalité de la même façon que le commun des mortels et a tendance à proférer des énormités. Mais, c’est aussi parce que son cerveau élabore des énormités qu’il est en train de monter un projet de colonie sur Mars. Il a les défauts de ses qualités, un peu comme tout le monde. Trump, lui, n’est certainement pas un modèle de vertu : c’est d’ailleurs pour cela que les médias américains reprennent les accusations de Musk. Après un procès contre une actrice porno, un nombre difficilement calculable de maîtresses, même si sa femme a la gentillesse de continuer à assister à toutes les cérémonies, il est compréhensible qu’on l’accuse d’avoir passé du temps sur l’île maudite, entourée de jeunes filles mineures et vulnérables, manipulées pour servir d’esclaves sexuelles. Ce n’est peut-être pas vrai, mais, c’est un procès que l’on n’aurait pas fait à Jimmy Carter, par exemple…

L’association Trump-Musk laissait entrevoir un grand remue-ménage dans l’Etat profond. Il n’en a rien été. Trump va endetter les Etats-Unis comme jamais auparavant. Musk va peut-être lui faire la guerre et les Américains en souffriront. Dans le camp démocrate, on jubile après avoir eu la trouille. Hors des Etats-Unis, à commencer par Vladimir Poutine qui a, désormais, carte blanche pour continuer la guerre en Ukraine comme il l’entend. Trump est perçu, parfois, comme cette grenouille qui a cru être plus grand que l’éléphant. Se voyant incapable de régler un seul problème depuis son arrivée à la Maison Blanche alors qu’il était sûr de faire signer la paix en Ukraine en 24 heures. Aujourd’hui, Trump s’est, au contraire, considérablement, affaibli au point où même le Tchad lui oppose, aujourd’hui, la réciprocité en matière de visas.

Quoi conclure après un tel gâchis : Que l’ego détruit tout. Mais, que ce n’est pas plus mal que ce duo infernal finisse ainsi, pour préserver la paix dans le monde et le bien-être aux Etats-Unis.