C’est ce qui vient d’arriver à Moncef El Materi, un proche de l’ex-président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali. Recherché par la justice de son pays, il a été interpellé, pas en Tunisie, mais, à Marseille, où il a, immédiatement, été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son extradition.
Moncef El Materi (sur notre photo à gauche. On peut aussi voir Leïla Trabelsi, Materi Sakher, son épouse, Mme Moncef El Materi et Zine El Abidine Ben Ali) a été arrêté le 10 juin, lors d’un contrôle à la descente d’un paquebot de croisière faisant escale au port de Marseille, en vertu d’un mandat d’arrêt international émis, le 28 septembre 2011, après la chute de Ben Ali, par un juge d’instruction de Tunis. Avec l’argent détourné, il prenait du bon temps, à bord d’un bateau de croisière, croyant, à tort, que son mandat d’arrêt international lancé, il y a six ans, avait pris de l’âge, et donc, devenait moins contraignant. Erreur ! Sa croisière en mer s’est terminée, fatalement, dans une cellule de commissariat, en attendant d’être embarqué sur un vol Marseille-Tunis via Paris-Orly. Quant à son ancien mentor, Zine El Abidine Ben Ali, il continue de se la couler douce, avec son épouse, Leïla Trabelsi, en Arabie Saoudite, où il a obtenu l’asile politique.
Parlant de Moncef El Materi, un juge de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence l’a placé sous contrôle judiciaire. La justice tunisienne doit, maintenant, transmettre un dossier à la Cour, en vue d’une éventuelle extradition. Aucune date d’audience n’a, pour l’heure, été fixée. Mais, les relations entre la France et la Tunisie étant excellentes, il n’y aura aucun nuage dans le processus devant aboutir à cette extradition.
Moncef El Materi est le père de Sakher (sur la même photo), 35 ans, qualifié de « gendre préféré » de l’ex-président Ben Ali et de Leila Trabelsi. Son contrôle judiciaire lui impose de résider à Aix-en-Provence, de pointer une fois par semaine au commissariat de la ville et de régler un cautionnement de 70.000 euros, en deux versements.
Titulaire d’une carte de séjour et d’une adresse en France, cet ancien camarade de jeunesse du président Ben Ali était recherché pour « association de malfaiteurs en vue de commettre un attentat », ainsi que, pour « complicité dans le blanchiment d’argent par un groupe organisé en utilisant les facilités que lui procure ses fonctions ».