COTE D’IVOIRE : Alassane Ouattara est-il encore le bienvenu à Paris ?

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Le récent séjour parisien du couple présidentiel de Côte d’Ivoire a été quelque peu perturbé. Pour la première fois depuis mai 2011 qu’Alassane Ouattara est à la tête du pays, quelques Ivoiriens et Français se sont massés devant sa propriété, située 140, avenue Victor Hugo, dans le 16e arrondissement de Paris, pour passer leur message. Les résidents ou visiteurs qui entraient dans cet immeuble ou en sortaient, ainsi que de simples passants, avaient droit au même refrain : « Savez-vous que cet immeuble est la propriété du président Ouattara de Côte d’Ivoire ?» « Savez-vous qu’il s’agit d’un Bien mal acquis grâce aux fonds détournés en Côte d’Ivoire » ? « Savez-vous que le président Ouattara a fait assassiner beaucoup d’Ivoiriens pendant sa rébellion avant d’accéder au pouvoir ?». Une vidéo (qui circule depuis hier sur les réseaux sociaux) a été tournée à cette occasion où les manifestants s’en prennent, particulièrement, au nouveau président français, Emmanuel Macron, accusé d’avoir ouvert sa porte à « un dictateur ». En effet, le président ivoirien a été reçu, dimanche, 11 juin, dans l’après-midi, à l’Elysée, par son homologue français.

Pendant plusieurs heures, les manifestants, avec leurs tracts, et leurs banderoles, visiblement, fabriquées à la hâte, ont empêché les fonctionnaires de l’ambassade de Côte d’Ivoire d’y avoir accès. Chaque fois qu’un véhicule de l’ambassade arrivait sur les lieux, elle repartait tout de suite pour ne pas subir les foudres des manifestants. L’opération a réussi à faire passer Ouattara pour un ogre auprès des résidents de l’immeuble : désormais, ils savent qu’ils logent dans un « Bien mal acquis », selon l’expression consacrée.

Très fréquent à Paris où il est, médicalement, suivi, le président, Alassane Ouattara, risque d’être frappé par la même « fatwa » que son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, qui, lui, est, souvent, pourchassé par la diaspora congolaise, avec des banderoles et des pancartes où on peut lire de pires insanités sur sa gouvernance, partout où ils posent ses valises. Bref, venir à Paris, pour le président congolais, s’apparente à un calvaire au point qu’il a choisi, ces dernières années, de se faire soigner en Espagne quand ce n’est pas en Asie. Loin du tumulte des Congolais.

Alassane Ouattara, lui, reste très attaché à ses médecins français. Mais jusqu’à quand le sera-t-il, si sa diaspora, très proche de Laurent Gbagbo, se montre, particulièrement, désagréable et offensif à son endroit ?

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