VENEZUELA : Soutenu par la Russie et la Chine, Nicolas Maduro contre-attaque après l’offensive du pro-Occidental Juan Guaido sur le pétrole

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Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, soutenu par une cinquantaine de pays à l’Onu, dont la Russie, la Chine, la Turquie, Cuba, la Corée du Nord ou l’Iran, a fait appel à la justice, jeudi, 14 février, pour contrer l’offensive de l’opposant, Juan Guaido, sur le groupe public pétrolier vénézuélien, PDVSA.

La Cour suprême (TSJ), acquise au gouvernement selon l’opposition, a annoncé l’ouverture de poursuites pénales contre quinze dirigeants que le parlement, présidé par Juan Guaido, venait de nommer la veille à la tête de PDVSA et de sa filiale aux Etats-Unis, CITGO.

Pour Juan Guaido, reconnu par une cinquantaine de pays comme président par intérim du Venezuela, l’objectif est d’asphyxier, économiquement, le gouvernement de Nicolas Maduro (sur notre photo avec le président russe Vladimir Poutine), avec l’appui de Donald Trump.

De son côté, la Cour suprême estime que ces nouvelles directions de PDVSA et CITGO ont été nommées par un parlement en « rébellion », dont les décisions sont « nulles ». Et pour la justice, ces responsables, dont la plupart résident aux Etats-Unis, tombent sous le coup des chefs d’inculpation d' »usurpation », de « corruption », de « délinquance en bande organisée » et de « terrorisme ».

Quelques heures, auparavant, le procureur général, Tarek William Saab, un fidèle du pouvoir chaviste, avait annoncé se pencher sur leur cas.

« Nous avons ouvert une enquête sur les citoyens nommés anticonstitutionnellement comme directeurs de PDVSA et de CITGO (…) pour usurpation de pouvoir », avait-il déclaré.

Selon M. Saab, le ministère public lançait « une série d’enquêtes » face à l' »escalade qui a débuté avec l’usurpation illicite de la présidence de la République », lorsque l’opposant, Juan Guaido, s’est déclaré président par intérim le 23 janvier.

L’enquête vise, également, les « ambassadeurs fantômes » désignés de « manière illégale » par le parlement, contrôlé par l’opposition, indiquait le magistrat.

M. Saab dénonçait une conspiration « contre la paix civile » au Venezuela et prévenait ceux qui accepteraient ces nominations, ainsi que, contre Juan Guaido, qu’ils subiraient des « conséquences ».

Le parlement, seule institution au Venezuela acquise à l’opposition, a, aussi, nommé des représentants diplomatiques dans une dizaine de pays parmi ceux qui ont reconnu Juan Guaido, notamment, les Etats-Unis.

« Tout cela est une farce (…) un cirque monté pour piétiner notre constitution », réagissait le procureur général. Il avait, déjà, annoncé, le 29 janvier, l’ouverture d’une enquête préliminaire contre Guaido pour « atteinte à la paix de la République ».

L’opposant a, également, interdiction de sortir du pays, selon une décision de la Cour suprême. Et le Bureau du contrôleur financier a ouvert une enquête administrative sur son patrimoine pour financement illégal présumé, notamment, international.

PDVSA, pilier de l’économie vénézuélienne, est la cible de sanctions de la part des Etats-Unis. Washington a annoncé, le 28 janvier, le gel de sept milliards de dollars d’actifs du groupe pétrolier, auquel il a interdit toute transaction avec des entités américaines.

Les raffineries de CITGO pourront, toutefois, continuer à fonctionner, les transactions financières passant par un compte bloqué, avait indiqué Washington.

Le 1er février, le Trésor américain a, également, annoncé que les entités étrangères qui commercent avec PDVSA devraient cesser d’utiliser le système financier américain à partir du 28 avril.

Caracas estime que les dommages causés à l’économie par le « blocus américain » s’élèvent à 30 milliards de dollars.

A New York, jeudi, 14 février, le chef de la diplomatie vénézuélienne, Jorge Arreaza, entouré de diplomates d’une quinzaine de pays, dont la Russie, a annoncé la création d’un groupe à l’ONU pour défendre « les principes de la Charte des Nations-Unies », actuellement, « violés », selon eux.

L’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a précisé qu’au total, une cinquantaine de pays faisaient partie de ce nouveau groupe, sur les 193 nations composant l’organisation. Pour le moment.

Dans le camp d’en face, Bogota a indiqué, jeudi, 14 février, soir, que le Groupe de Lima, qui compte 14 pays membres d’Amérique latine et le Canada, se réunirait le lundi, 25 février, dans la capitale colombienne, pour confirmer son soutien à l’opposant Juan Guaido.

Onze de ses 14 membres ont alors appelé à un changement pacifique de gouvernement au Venezuela et exhorté l’armée, pilier du régime, à reconnaître Juan Guaido, ainsi qu’à laisser entrer l’aide humanitaire, afin de compenser les pénuries d’aliments et de médicaments dont souffre la population.

Mais rien n’y fait : l’armée est du côté de la légalité que représente Nicolas Maduro.

Avec AFP

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