SOUDAN : Manifestants décidés à renverser le président Omar el-Béchir

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Les organisateurs des manifestations antigouvernementales au Soudan ont annoncé, mercredi, 13 février, être déterminés à poursuivre la mobilisation jusqu’au renversement du régime, excluant tout dialogue avec le président Omar el-Béchir.

Miné par une profonde crise économique, le Soudan est secoué, depuis le 19 décembre, par des manifestations quasi-quotidiennes déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.

Ces rassemblements se sont transformés en un vaste mouvement de contestation d’Omar el-Béchir, au pouvoir depuis un coup d’état mené en 1989 (notre photo montre une manifestation monstre organisée le 17 janvier 2019 pour la chute de Omar el-Béchir qui se dirigeait vers la présidence).

« Le régime doit tomber, c’est notre objectif », a déclaré, lors d’une conférence de presse, Mohamed Youssef, un porte-parole de l’Association des professionnels soudanais, qui est à la pointe de la mobilisation.

Cette organisation, qui regroupe, entre autres, des médecins, des enseignants et des ingénieurs, a tenu sa première conférence de presse depuis le début des protestations, dans les locaux du principal parti d’opposition soudanais, Al-Oumma, dans la ville d’Omdourman, jumelle de la capitale Khartoum.

« Il n’y a aucun moyen de mener un dialogue avec ce régime », a poursuivi ce porte-parole tandis que des partisans du mouvement chantaient des slogans contre le gouvernement à l’extérieur du bâtiment.

Le parti Al-Oumma, qui soutient le mouvement, a réitéré son soutien aux manifestants.

« Nous continuerons ce soulèvement jusqu’à ce que le régime soit renversé », a déclaré sa secrétaire générale, Sara Najdullah, tout en appelant la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains à apporter leur soutien afin que la lumière puisse être faite « sur les crimes du régime ».

Selon un bilan officiel, 30 personnes sont mortes, depuis le début des manifestations, le 19 décembre. L’organisation de défense des droits humains, Human Rights Watch, évoque, elle, un bilan de 51 morts.

Omar el-Béchir Béchir, qui fait face à une des plus sérieuses contestations de son pouvoir depuis près de 30 ans, a affirmé que seules des élections peuvent aboutir à un changement de gouvernement. Il compte se représenter pour un troisième mandat à l’élection présidentielle prévue l’année prochaine.

Mohammed Youssef a appelé les formations politiques et les militants à se joindre au mouvement de protestation en signant le « Document pour la liberté et le changement » qui expose, selon lui, les grandes lignes d’un Plan de l’après-Béchir, incluant une refonte du système judiciaire et un arrêt du déclin économique du pays.

« Il n’y a pas de conditions pour signer ce document. C’est ouvert à tous », a-t-il dit.

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