L’AES (Alliance des Etats du Sahel) vient d’enregistrer une nouvelle avancée dans sa démarche de lutte contre le djihadisme. Elle vient de se doter d’une force conjointe de lutte contre les attaques djihadistes. Elle montre, clairement, la voie qu’aurait dû suivre la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour appuyer les efforts des trois Etats (Mali, Niger, Burkina Faso) pour lutter contre le djihadisme alors qu’elle s’est focalisée dans la défense des intérêts des seuls chefs d’Etat menacés, avec le soutien de leurs homologues. Sinon, comment comprendre que la CEDEAO n’ait jamais rien apporté comme soutien au Mali, au Niger, au Burkina Faso, qui luttent contre le djihadisme ? Comment expliquer que la CEDEAO ait menacé de constituer une force d’intervention pour remettre le président du Niger, Mohamed Bazoum, chassé du pouvoir par les militaires ? Où se trouve l’urgence et qu’est-ce qui menace les peuples dans leur existence même ?
Mercredi, 6 mars 2024, les chefs d’état-major des armées burkinabè, maliennes et nigériennes se sont réunis, à Niamey, pour décider de la mise en place d’une force conjointe anti-djihadiste. Cette force, dont les effectifs ne sont pas encore connus, sera opérationnelle dans « les plus brefs délais », selon les responsables militaires dont le général de brigade, Moussa Salaou Barmou, chef d’état major des forces armées nigériennes. Cette réunion a permis d’élaborer un concept opérationnel, qui va fonder, au moins, dans un premier temps, la façon dont les trois armées peuvent intervenir sur un front.
La création de la force conjointe constitue un important pas franchi par l’AES mise en place en septembre dernier, après la création, il y a quelques semaines, de la Confédération des Etats du Sahel. L’union entre les trois pays avance, donc, à grands pas, en attendant la mise en place d’une monnaie commune autre que le F CFA, gérée par l’ennemie commune, à savoir, la France.