BIDEN-RAMAPHOSA : Une stratégie d’intimidation (qui est vouée à l’échec)

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Le président américain, Joe Biden, et ses hommes sont devenus incontrôlables. Pourquoi ? Parce que cette semaine, l’un des responsables sur le continent africain s’est illustré de la plus scandaleuse des manières.

Devenu ambassadeur des Etats-Unis en Afrique du Sud depuis l’année dernière, Reuben Brigety a, ouvertement, accusé son pays hôte d’avoir fourni des armes à la Russie dans le cadre de son conflit avec l’Ukraine. Une accusation gravissime, qui a poussé la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, à le convoquer, de toute urgence, pour des éclaircissements.

Au cours de leur entretien, le 12 mai 2023, Reuben Brigety aurait présenté ses « plus plates » excuses, estimant, par ailleurs, que ses propos avaient été mal interprétés (sur notre photo, il est avec le président Cyril Ramaphosa tout sourire. En fait-il trop pour plaire à ses patrons du département d’Etat ?). Et c’est bien là que se trouve tout le problème.

Cette sortie, pour le moins choquante, de Reuben Brigety, montre, une fois de plus, l’inquiétante capacité des Etats-Unis à faire de l’amalgame dans la gestion de leurs différends avec la Russie de Vladimir Poutine. Pour mettre ce dernier en difficulté, le président américain se permet de prendre des écarts sur la vérité.

Il est évident que son objectif principal était de faire monter la pression sur son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui continue d’afficher sa neutralité dans la guerre en Ukraine, laquelle neutralité agace, sérieusement, les Occidentaux.

L’annonce de Brigety a eu l’effet d’une onde de choc sur les marchés financiers, les investisseurs craignant d’éventuelles sanctions de l’Occident à l’encontre de l’Afrique du Sud, dont l’économie tourne déjà au ralenti du fait des problèmes d’électricité de la hausse des matières premières et des coûts de transport.

Attention, tout de même, que ce stratagème ne se retourne contre Washington, et ne fasse au final le jeu de Moscou, dont les relations avec Pretoria sont au beau fixe. Au point où le chef du Kremlin participera en personne (malgré son inculpation par la Cour pénale internationale) au prochain Sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en Afrique du Sud en août prochain. Plusieurs pays africains ont, déjà, demandé à adhérer aux BRICS dont l’Algérie, le Nigeria, le Ghana, etc.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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