CAMEROUN : Paul Biya ordonne le paiement immédiat et intégral des primes des casques bleus camerounais

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Les grèves et autres marches au Cameroun, c’est l’affaire des civils, qu’ils soient, étudiants ou chômeurs en quête de bien-être. Jamais les hommes en tenue. Cela fait partie des premiers enseignements qu’on leur dispense à Koutaba ou à l’Emia. Les militaires savent, plutôt, tenir la matraque pour bastonner des grévistes et autres empêcheurs de tourner en rond. Mais voilà qu’ils se retrouvent, malgré eux, de l’autre côté de la barrière. Du jamais vu au Cameroun.

Surtout que le président de la République est en déplacement, en Allemagne, avec femme et enfants. Coup fourré des ennemis de la République ou revendication d’honnêtes citoyens de surcroît militaires qui sont dans leur bon droit ? On croyait pourtant savoir qu’un militaire ne se fâche jamais, ou alors, en cachette, entre camarades de même rang, mais pas devant la hiérarchie, et encore moins, au vu et au su de tout le monde.

Ventre affamé n’a point d’oreille. Pour apaiser les militaires concernés, le ministre de la Défense a dû venir leur parler, leur donner des assurances, que la solution à leur problème (qui en réalité ne relève pas de la compétence du gouvernement camerounais) était néanmoins en train d’être examiné, dans l’urgence, par le chef de l’Etat, en personne. L’attente n’a pas été longue. Très très vite, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma, a communiqué, comme il sait le faire, la décision du président, Paul Biya, de prendre en charge, via le trésor public, l’intégralité des sommes dues aux soldats camerounais, soit la somme de 6 milliards de F CFA (9 millions d’euros). A charge pour Alain Mebe Ngo’o et son collègue des Relations extérieures, Peter Moukoko Mbonjo, de presser l’Union africaine afin que les comptes soient vite rééquilibrés.

On se souvient de la chute d’Henri Konan Bédié, en Côte d’Ivoire, quelques jours avant Noël 1999. Tout était parti de la colère de « jeunes gens » qui, après une mission à l’extérieur, étaient rentrés au pays, sans être payés. On connaît la suite.

Tout est bien qui finit bien. Parce qu’elle produit un excellent travail contre Boko Haram et la Séléka, l’armée camerounaise, croit-on savoir, est devenue la fierté de tout un peuple. En réagissant au quart de tour, Paul Biya a résolu le problème. Maintenant, que les militaires concernés fêtent comme il se doit, en famille, et qu’ils réintègrent les rangs dans l’honneur.

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