CENTRAFRIQUE : Le Quartier PK5 de Bangui pleure la mort de son défenseur le « général  Force »

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Trois jours de deuil sont imposés depuis, samedi, 1er juin, aux habitants et commerçants du quartier PK5 de Bangui, après l’annonce de la mort du chef de l’un des principaux groupes « d’autodéfenses » de ce quartier à majorité musulmane. Le général, Nimery Matas Djamous (alias Force), est mort samedi des suites d’une longue maladie. Ses partisans accusent le président, Faustin-Archange Touadéra, de l’avoir négligé en refusant de l’envoyer se faire soigner au Maroc, en Afrique du Sud, ou même, à Douala au Cameroun qui compte des structures de bon standing médical dont l’une avait accueilli, l’ancien président, Ange-Félix Patassé, en avril 2011. De la méchanceté (gouvernementale) pure et simple, s’exclament-ils !

« Ils se sont déployés en armes dans le quartier. Ils nous menacent pour garder les commerces fermés », a confié un commerçant du quartier.

« Ils ont imposé une ville morte pour trois jours, en signe de deuil », a, également, déclaré un habitant du PK5, qui assure que des tirs de petit calibre ont résonné dans la matinée.

Un autre commerçant a déclaré que les éléments du groupe « d’autodéfense » avaient « saccagé le marché pour protester contre un commerçant » qui avait brisé le couvre-feu.

Le PK5 est en proie à des violences sporadiques depuis 2014. C’est dans ce quartier traditionnellement à majorité musulmane que s’étaient réfugiés beaucoup de musulmans de Bangui après la guerre civile qui a ravagé la capitale en 2013, opposant Séléka, forces rebelles musulmanes, et Anti-Balaka, milices animistes et chrétiennes.

En avril 2018, la Mission des Nations-Unies en Centrafrique (Minusca) avait lancé l’Opération Sukula (nettoyage en sängö) visant à arrêter « Force ».

Cette opération répondait à un appel lancé par l’association des commerçants du PK5 qui avait fixé un ultimatum à la Minusca pour qu’elle démantèle ces groupes armés, accusés de violences et d’exactions envers les commerçants et la population.

L’Opération (comme on pouvait s’y attendre) s’était soldée par un échec avec une trentaine de morts et une centaine de blessés.

A un peu plus d’un an d’une périlleuse présidentielle à laquelle Faustin Archange Touadéra est candidat afin de se succéder à lui-même, la capitale Bangui où il réside est loin d’être sécurisée par le pouvoir. Le PK 5 est auto-sécurisé par les rebelles eux-mêmes. Depuis 2013. Une situation qu’on a connue, hier, à Damas, en Syrie, et qui n’est pas de nature à rassurer quant à l’application de l’Accord de paix de Khartoum.

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