CENTRAFRIQUE : LES « MUSICIENS » DE LA SOCIÉTÉ WAGNER À LA RECHERCHE DE NOUVEAUX TERRAINS D’OPÉRATIONS

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La Centrafrique ne suffit plus à la société Wagner, même si elle bénéficie d’ avantageux contrats miniers, via des sociétés écrans.

Depuis plusieurs mois, la société Wagner propose ses services à des gouvernements d’Etats africains. La société de sécurité laisse entendre, en entretenant habilement les rumeurs, que certaines tractations seraient en passe d’aboutir. Elle prétend être présente au Mali, photos à l’appui.

Les photos produites sont peu convaincantes. Elles semblent avoir été prises en Centrafrique. La végétation luxuriante entourant les bâtiments n’est manifestement pas celle du Sahel.

Les bâtiments pris en photo ressemblent étrangement au palais (c’est un bien grand mot, il s’agit de plusieurs corps de bâtiment ) en ruines de Bokassa à Berengo, investi par les mercenaires de Wagner.

Les Etats qui pourraient être tentés de passer un accord avec la société Wagner, hésitent. Ils n’ont pas tort. Wagner n’est pas, loin s’en faut, une organisation philantropique. Ses services ne sont pas gratuits. Ses mercenaires ont la réputation d’être ingérables et de se conduire en soudards.

Les populations civiles en ont peur. Lors des affrontements, les para-militaires de Wagner ne font pas  » dans la dentelle ». Ils tirent aussi bien sur les rebelles que sur les populations civiles. Les suspicions d’exactions, viols et tortures qui pèsent sur les mercenaires présents en Centrafrique ne jouent pas non plus en faveur de la société Wagner.

Autre motif pour lequel les Etats africains se méfient de la société Wagner : les mercenaires de la société de sécurité sont, en réalité, des supplétifs de la Russie, le  » cheval de Troie » de Moscou.

Personne n’est dupe.

Evgueni Prigojine le patron de Wagner

De plus, les mercenaires de Wagner sont imperméables aux critiques qui leur sont faites.

Les  » musiciens  » de Wagner (c’est sous cette dénomination qu’ils se désignent ) s’en amusent sur les réseaux sociaux sur fond d’opéras wagnériens. Le président centrafricain, de son côté, assure n’avoir signé aucun contrat avec la société Wagner. Il n’en reste pas moins qu’il n’a jamais condamné leurs méthodes et ne demande pas leur départ.

Patrick David 

Docteur en droit 

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