COMORES/MAYOTTE : La Russie s’en mêle en tançant la France

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Le président des Comores, Azali Assoumani, qui n’a, jamais, ménagé ses efforts pour faire revenir l’Ile de Mayotte dans le giron national, sera, sans doute, très content de l’interpellation que Moscou vient de faire à Paris sur la question de Mayotte. En visite officielle en France, le nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a reçu le soutien d’Emmanuel Macron qui, parlant du différend entre la Russie et la Crimée, a parlé d’une « annexion illégale de la Crimée par la Russie ». Colère du ministère russe des Affaires étrangères qui a demandé au président français de balayer devant sa porte en évoquant le « 101e département français » (Mayotte). Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, est un concept qui est moins considéré par la France, ancien pays colonisateur par excellence, que par la Russie, qui s’est, toujours, distinguée dans son soutien aux peuples qui cherchent à s’autodéterminer. Sur la question de Mayotte, la diplomatie comorienne sait qu’en se rapprochant de la Russie, elle trouvera une oreille attentive.

Le président du conseil départemental de Mayotte, s’est offusqué, jeudi, 20 juin, d’un tweet du ministère russe des Affaires étrangères qui a comparé, lundi, 17 juin, le 101e département français à la Crimée, annexée par la Russie en 2014.

«Le président français Macron aurait mieux fait de discuter avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky du cas de Mayotte, devenue 101e département français après un référendum en 2009, au lieu de mentionner la soi-disant « annexion illégale de la Crimée par la Russie »» », a déclaré, lundi, sur Twitter, le ministère russe, alors que le chef de l’Etat français recevait, à Paris, le nouveau président ukrainien.

«Selon la Russie, la situation de la Crimée serait similaire à celle de Mayotte où un référendum a eu lieu en 2009», s’indigne le président du département de Mayotte, Soibahadine Ibrahim Ramadani, dans un communiqué. «Ce tweet (…) n’est pas acceptable dans son principe. Il faut pouvoir comparer ce qui est comparable ».

Bien sûr qu’il s’agit d’une situation (rigoureusement) comparable. Mayotte est, assurément, une appartenance des Comores et non de la France, si, ici, la raison du plus fort n’était pas la meilleure. En effet, une grotesque manipulation avait prévalu, lors des élections, pour faire de Mayotte, une île française. Jusqu’à aujourd’hui, tous les anciens présidents des Comores, tout comme l’actuel, ont, toujours, vibré au même diapason, à savoir, le retour de Mayotte au sein de la grande communauté des Comores. Cette question est, d’ailleurs, inscrite dans l’agenda politique du président, Azali Assoumani, tout comme l’atteinte de l’émergence de son pays à l’horizon 2030. Il s’est, d’ailleurs, longuement, étendu sur l’émergence dans une grande interview parue dans le numéro 477 d’Afrique Education, en vente chez vos marchands de journaux (notre photo).

Dans cette interview (nous y reviendrons dans quelques jours), Azali Assoumani, se dévoile comme un leader éclairé dont certaines décisions et mesures prises, aujourd’hui, pour le bien de son peuple et mal comprises par lui, se révéleront, bienheureuses, dans quelques années, quand elles commenceront à produire leurs premiers effets.

L’archipel des Comores (Grande-Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte) avait proclamé son indépendance de Paris en 1975, mais, Mayotte (par un vote truqué selon plusieurs sources) avait décidé de rester dans le giron de la France, avec la complicité de Paris. Moroni revendique, depuis, en vain, la souveraineté sur ce territoire, malgré plusieurs résolutions de l’ONU. Malheureusement, la France fait la sourde oreille.

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