CORRUPTION AU NIGERIA : Lancement imminent d’un mandat d’arrêt contre l’ex-ministre du Pétrole Diezani Alison-Madueke

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L’agence anti-corruption du Nigeria va lancer un mandat d’arrêt contre l’ex-ministre du Pétrole, Diezani Alison-Madueke, actuellement, poursuivie au Royaume-Uni, afin qu’elle soit jugée dans son pays pour le détournement présumé de millions de dollars d’argent public. A quelques mois de l’élection présidentielle à laquelle il est candidat, Muhammadu Buhari se rend compte de son maigre bilan, à la fois, sur le plan sécuritaire et de la lutte contre la corruption. Après avoir tenu, coup sur coup, deux réunions sur la sécurité, la semaine dernière, à Maiduguri, et à N’Djamena, avec ses homologues du Bassin du Lac du Tchad, il veut, maintenant, marquer les esprits en incarcérant l’ancienne ministre du Pétrole qui fut une figure emblématique de la corruption que Muhammadu Buhari impute à son prédécesseur Goodluck Jonathan.

La Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) a « déposé une demande de mandat d’arrêt, condition préalable au protocole d’extradition de Diezani », exilée à Londres.

Selon l’EFCC, l’ex-ministre et Jide Omokore, un homme d’affaires de son entourage, sont convoqués par la justice le 25 février prochain pour avoir « accepté et offert des cadeaux », illégalement ainsi que, pour « actes de conspiration » liés à des affaires de corruption au Nigeria.

« L’EFCC l’a convoquée dans le cadre de l’enquête et elle a refusé de s’y soumettre, mais, tous les moyens sont mis en place pour s’assurer qu’elle se présentera devant le tribunal », ajoute le communiqué.

Diezani Alison-Madueke, qui fut ministre de l’ancien président, Goodluck Jonathan jusqu’en 2015 (notre photo), et la première femme à diriger l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), est au centre de plusieurs enquêtes pour blanchiment d’argent et corruption aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Italie et au Nigeria.

Elle avait été arrêtée à Londres, en octobre 2015, où un tribunal a ordonné le gel de cinq propriétés de luxe liées à ses affaires, avant d’être libérée sous caution en attendant son procès.

L’ex-ministre de 57 ans a, toujours, nié avoir détourné des millions de dollars de juteux contrats pétroliers et des caisses de l’Etat lorsqu’elle était aux affaires.

Plusieurs maisons et appartements de Lagos et d’Abuja lui appartenant ont, également, été saisis par la justice nigériane ces derniers mois.

Le gouvernement nigérian avait, jusque-là, semblé se satisfaire qu’elle puisse être jugée en Grande-Bretagne plutôt que dans son pays, où Mme Alison-Madueke compte, encore, des soutiens politiques influents et où le système judiciaire est, notoirement, corrompu et critiqué pour sa lenteur.

Mais, le patron de l’EFCC, Ibrahim Magu, avait affirmé, mi-novembre, que l’enquête britannique piétinait, protestant contre le fait qu’aucune poursuite n’ait été lancée. Alors que la présidentielle aura lieu en février prochain. Ceci expliquerait-il cela ?

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