CRIME CONTRE L’HUMANITE : Une organisation bamiléké dépose une plainte contre l’Etat français pour génocide pendant la période coloniale

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Cette plainte a été déposée, mardi, 07 juin 2022, au Tribunal de Paris par le Comité de développement de la communauté Fotouni, dans l’Ouest du Cameroun. Au Cameroun, beaucoup dénoncent le génocide commis dans les années 50 par le pouvoir colonial français dans la partie Sud du Cameroun qui englobait, selon l’ancien découpage administratif, le Centre, le Sud, le Littoral et l’Ouest. Mais, personne jusqu’à ce jour n’avait encore déposé une plainte contre l’Etat français pour matérialiser ce ressentiment à son endroit. Pourtant, bon nombre de Camerounais nourrissent, toujours, de profonds ressentiments à l’endroit des Français.

Un geste utile pour la recherche de la dignité volée. Des Bamilékés déposent une plainte contre l’Etat français pour crime contre l’humanité et crime de guerre. Il s’agit en effet du Comité de développement de Fotouni, un des regroupements Bamileké.

Ce regroupement a déposé sa plainte, mardi, 7 juin 2022, en France, avec constitution de partie civile contre la République française pour génocide, crime de guerre, crime contre l’humanité envers les populations Fotouni et Bamiléké en général pendant les années d’indépendance au Cameroun.

En effet, à l’aube de l’indépendance, des milliers de Camerounais furent massacrés alors que le pays luttait pour sortir du mandat sous tutelle française. Ces massacres eurent lieu dans les villes de Douala, dans les localités du littoral (Sanaga maritime, Nkam, Moungo), mais aussi, du Centre, notamment, dans les forêts du Nyong et Kellé où l’administration coloniale organisa l’assassinat du leader indépendantiste le plus influent de l’époque, Ruben Um Nyobe qui dirigeait l’UPC (Union des populations du Cameroun).

Une petite illustration de ce vaste massacre que d’aucuns évaluent à plus de 500.000 morts : le 2 mars 1960, sous la direction de l’armée française, les troupes camerounaises rasèrent le bourg de Yogandima, massacrant près de 8.000 civils sans armes. Le peuple bamiléké reste encore aujourd’hui très traumatisé par cette violence.

Il est temps que la France commence à regarder dans un vrai mirroir ses crimes et délits perpétrés pendant la colonisation.

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