ECOLOGIE-ENVIRONNEMENT : Désignation par l’Unesco de nouvelles réserves de biosphère en Afrique

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L’UNESCO a approuvé la désignation de 11 nouvelles réserves de biosphère dans 9 pays, dont, pour la première fois, la Géorgie, le Tchad et la Zambie. Deux réserves de biosphère existantes en Espagne ont également été agrandies. Le réseau mondial des réserves de biosphère compte 738 sites dans 134 pays avec ces nouvelles désignations.

Ces ajouts ont été décidés par le Conseil international de coordination, l’organe directeur du Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB) de l’UNESCO composé des représentants élus de 34 Etats membres de l’UNESCO. Le Conseil a tenu sa 34e session du 13 au 17 juin au siège de l’Organisation, à Paris.

Les réserves de biosphère sont un pilier du mandat de l’UNESCO en tant qu’agence scientifique des Nations-Unies. Elles sont au cœur du travail de recherche et de sensibilisation de l’UNESCO visant à encourager les pratiques innovantes en matière de développement durable et à favoriser la compréhension, la valorisation et la sauvegarde de l’environnement vivant par les communautés et les Etats membres de l’Organisation. 

Les 4 réserves de biosphère nouvellement désignées ou étendues en Afrique :

Réserve de biosphère de Doumba-Rey (Cameroun)

Quatrième réserve de biosphère de ce pays, la réserve de biosphère de Doumba-Rey est surtout connue pour sa population d’oiseaux de plus de 100 espèces identifiées et sa flore exceptionnellement diversifiée. Située dans la zone de transition entre savanes et forêts, elle joue un rôle important dans la séquestration du carbone et accueille des espèces emblématiques, dont les éléphants. La réserve de biosphère compte une soixantaine de villages dont les habitants sont des bergers nomades peuls qui vivent d’activités pastorales, de la pêche traditionnelle, de l’apiculture et de l’artisanat. En 2014, la région a accueilli plus de 10 000 réfugiés fuyant les conflits.

Réserve de biosphère de Sena Oura (Tchad)

Située près de la frontière avec le Cameroun, la réserve de biosphère de Sena Oura est la première réserve de biosphère du Tchad. Elle couvre une surface totale de 173 520 ha constituant les derniers vestiges intacts de la savane soudanaise du pays et abrite des éléphants, des élands de Derby et des girafes. Grâce à la profusion de terres fertiles et aux conditions agroclimatiques favorables, l’agriculture traditionnelle et l’élevage du bétail en particulier assurent la subsistance de près de 90 % de la population. La sylviculture joue également un rôle important dans l’économie locale, avec la production de produits très prisés comme le miel et l’huile de karité.

Réserve de biosphère des marais de Kafué (Zambie)

Couvrant plus de 2 600 000 ha, la réserve de biosphère des marais de Kafué traverse plusieurs districts d’importance archéologique et historique, ainsi qu’un site Ramsar et une zone importante pour les oiseaux. Elle abrite plus de 400 espèces aviaires et plusieurs mammifères, dont le zèbre, le buffle, l’hippopotame et le lechwe endémique de Kafué. Elle est principalement occupée par les Ila/Balundwe, des bergers transhumants, qui pratiquent également la pêche et l’agriculture. La région compte la plus grande concentration de bétail du pays, avec des troupeaux comptant jusqu’à 4 000 têtes qui paissent dans ses plaines inondables pendant la saison sèche. Pendant la saison des pluies, la plupart des communautés se retirent des plaines de Kafué pour rejoindre des villages permanents en bordure et à l’extérieur de la réserve de biosphère. Cette méthode traditionnelle de gestion du bétail, dénommée « kuwila », est pratiquée sur les terres coutumières au moment de la décrue, entre juillet et novembre.

 Réserve de biosphère de Chimanimani (Zimbabwe)

Deuxième réserve de biosphère du Zimbabwe, la réserve de biosphère de Chimanimani comprend une mosaïque de montagnes, de forêts, de prairies et d’arbustes, et des écosystèmes d’eau douce. Le paysage s’étend vers le Mozambique, dans le cadre d’une réserve de biosphère transfrontalière proposée qui s’étendrait à l’écosystème montagneux d’Afrique de l’Est, point chaud de la biodiversité mondiale. Cette réserve de biosphère comprend six zones clés de biodiversité riches en espèces de plantes endémiques et 88 sites archéologiques. Elle est habitée par environ 154 000 personnes, principalement, issues de la culture Ndau, dont la plupart parlent une langue menacée. La population locale tire profit des ressources naturelles grâce au tourisme et aux produits forestiers non ligneux tels que le miel et le bétail.

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