EGLISE CATHOLIQUE : LE PAPE FRANÇOIS RÉAFFIRME ET CONFIRME LE CÉLIBAT DES PRÊTRES

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C’est l’affirmation d’une position qui va faire énormément de mécontents en Afrique. Ce continent où prêtres et évêques ne cachent pas, toujours, leur amour pour le péché charnel. Pourtant, le Saint-Père, François, comme son illustre prédécesseur, Benoît XVI, nettement, beaucoup plus conservateur que lui, ont, exactement, la même position sur la question du célibat des prêtres. Avant le pape allemand, le Polonais, Jean-Paul II, très libéral et très à l’écoute des courants de pensée occidentaux, n’avait pas succombé aux sirènes de ceux qui réclamaient avec force un tel changement au sein de l’église de Rome. Or si lui n’a pas pu (voulu) le faire, qui le pourrait ? Considéré comme un progressiste, François, pensait-on, allait avancer dans ce domaine, en autorisant le mariage des prêtres. C’est vrai qu’il est progressiste, mais, pas pour permettre le mariage des prêtres. C’est ce célibat des prêtres qui fait la force de l’église catholique par rapport aux autres églises. En réalité, le jour où l’église catholique se banalisera en mettant fin au célibat des prêtres ou en acceptant l’ordination des prêtres mariés, c’en sera fini de son autorité morale qu’elle exerce, encore, dans le monde occidental. Plus grave, les fidèles déserteront encore plus les églises que maintenant. A cet égard, la réponse apportée par le pape François au déficit des prêtres en Amazonie est la bonne car elle s’attaque au problème posé par l’aile gauchiste de l’église au fond tout récusant la facilité.

Dans «Chère Amazonie», le pape ne fait, donc, pas siennes toutes les conclusions du synode des évêques.

Dans son document de conclusion du synode sur l’Amazonie, publié le 12 février par le Vatican, intitulé «Chère Amazonie», le pape François, à la surprise générale, ne reprend pas la proposition, pourtant, votée à l’unanimité lors de ce synode des évêques à Rome, en octobre 2019, d’ordonner prêtres des hommes mariés, diacres permanents, en vue de pallier le manque de prêtres. Le texte de 33 pages, très attendu et signé de François, ne fait, strictement, aucune allusion à cette possibilité.

Dans cette même exhortation apostolique post-synodale, le pape ferme, encore plus nettement, la porte à la perspective d’ordonner diacres des femmes, ce serait «cléricaliser les femmes», dit-il.

Sur le plan culturel, François demande aussi que soient mieux respectées les religions traditionnelles et leurs rituels, mais toujours dans une perspective d’évangélisation. Autrement dit, le pape invite les prêtres et évêques qui s’évertuent à lire certains passages en latin, lors de l’eucharistie, devant des fidèles qui peinent, parfois, à répéter l’alphabet en français, de mettre la pédale douce.

Et pour répondre à la carence de prêtres dans les régions très isolées d’Amazonie, le pape demande, plutôt, que soient rapatriés les prêtres natifs d’Amazonie qui ont fui ces zones pour vivre aux Etats-Unis ou en Europe : «Il y a plus de missionnaires» issus d’Amazonie «pour l’Europe et pour les Etats-Unis», note François que pour «aider leurs propres vicariats», c’est-à-dire, leurs propres diocèses d’origine (notre photo).

Le pape insiste sur «l’urgence» de la célébration de l’eucharistie pour les communautés les plus reculées d’Amazonie» et la nécessité de «trouver un moyen d’assurer ce ministère sacerdotal». Mais, il se refuse à revenir sur la piste ouverte par le synode d’octobre d’ordonner prêtres des diacres permanents mariés contenue dans «les propositions» votées en fin de synode et qui lui ont été transmises en vue de la rédaction de ce document final, l’exhortation postsynodal. Même si, en introduction de son texte, le pape invite à «lire intégralement» ces propositions que son texte «ne remplace pas, ni ne répète».

En charge de la présentation officielle de cette exhortation à la presse, le cardinal, Michael Czerny, explique : «Le pape déclare dans son exhortation que la question n’est pas une affaire de nombre, et qu’encourager une plus grande présence des prêtres ne serait pas suffisant. Ce qu’il faut, c’est une nouvelle vie dans les communautés, un nouvel élan missionnaire, de nouveaux services assumés par des laïcs, une formation continue, de l’audace et de la créativité. Ce qu’il faut, c’est une présence locale de laïcs animés d’un esprit missionnaire, capables de représenter le visage authentique de l’église amazonienne. Il semble ainsi nous indiquer que ce n’est que de cette manière que les vocations reviendront».

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