La démission surprise de Sébastien Lecornu met Emmanuel Macron en première ligne. Désormais exposé, il n’a plus de fusible. Le fusible maintenant c’est lui-même. Une élection présidentielle anticipée n’est plus exclue avant terme.

La France s’installe dans l’instabilité. Après la première vague de ministres nommés, dimanche, 5 octobre, dans la soirée, le premier ministre, Sébastien Lecornu, a fini par jeter l’éponge, ce matin, à 9 h 30 (7 heures 30 GMT) en remettant sa démission au président de la République qui l’a acceptée. Après 13 heures d’existence, ce qui fait de lui le gouvernement le plus éphémère de la France. Afrique Education n’avait pas communiqué sur la nomination de Lecornu car c’était un non événement. Et on avait raison. Trois hypothèses s’offrent à la France :

1. Emmanuel Macron renomme Sébastien Lecornu (mais c’est très peu probable) ou un autre premier ministre, ce qui ferait gagner quelques semaines au président de la République, sans plus, car les mêmes causes produiraient les mêmes effets.
2. Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale et convoque de nouvelles élections législatives. Il disait que cette hypothèse n’était pas celle qu’il souhaitait mais, il est obligé de naviguer à vue car il a perdu le contrôle de la situation. Une dissolution réduirait encore plus sa marge de manoeuvre car les macronistes verraient certainement leur nombre se réduire à l’Assemblée nationale et le Rassemblement national arriverait en force et pourrait même gagner Matignon.
3. Emmanuel Macron décide de démissionner car en fait, c’est lui qui devient le fusible maintenant. Il a toujours repoussé cette éventualité mais, il subit les événements et peut être contraint à annoncer son départ que d’aucuns commencent à réclamer de plus en plus.

Dans tous les cas, la France est plongée dans une situation inédite. On ne le dit pas suffisamment sur les plateaux de télévision. La situation catastrophique financière française doit aussi tenir compte du fait que les pays africains se sont fermés progressivement à la France ces dernières années. Ce qui était possible avant pour la France ne l’est plus et beaucoup de pays lui tournent carrément le dos. Le commerce entre les deux parties a beaucoup baissé. Les pays comme la Chine ont pris la place de la France. Les contrats sont moins signés et la France est très mal vue sur le continent. Conséquence, les banques françaises quittent le continent. La dernière en date est la Société Générale. Cela a contribué à plomber l’économie française. Seul le F CFA (monnaie française mise à la disposition de 14 pays africains et géré par le trésor français) reste le lien qui unit encore la France à ces 14 pays africains. Si le F CFA arrivait à disparaître, quelle serait la situation financière de la France ? Elle se compliquerait encore davantage. De cela, personne ne parle en France alors que l’une des raisons de la difficulté est là.

Dans sa déclaration de démission prononcée ce lundi, 6 octobre, à 10h48 (heure de Paris), Sébastien Lecornu a reconnu la difficulté d’être premier ministre actuellement en France et a énoncé trois écueils principaux qui l’ont poussé à démissionner :

1. Les formations politiques ont refusé de faire leur travail alors que le 49.3 n’allait pas être appliqué. Elles ont continué à adopter une posture comme si elles avaient la majorité à l’Assemblée nationale.
2. La composition du gouvernement n’a pas été fluide et a donné lieu à des gros appétits à quelques mois de l’élection présidentielle. Il suffisait de peu pour qu’on y arrive. Il y a beaucoup de lignes rouges dans la bouche de beaucoup de formations politiques.
3. Il faut aimer beaucoup plus son pays que son parti politique.