FRANCE/CONGO-BRAZZAVILLE : La justice française confirme la mise en examen de l’ex-espion qui voulait assassiner le général Ferdinand Mbaou

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La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Lyon a maintenu les poursuites engagées contre un ancien espion suspecté d’avoir voulu tuer un opposant congolais en France. Le procès aura donc lieu, ce qui permettra, peut-être, à Ferdinand Mbaou de savoir si oui ou non, le président, Denis Sassou-Nguesso, est le commanditaire de cet assassinat raté.

La défense de cet ex-agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) avait plaidé, en juin, la nullité de sa mise en examen pour défaut d’indices mais cette requête a été rejetée. Bruno Susini, 51 ans, est mis en cause depuis un an dans cette affaire obscure, marquée par l’assassinat d’un second suspect, Daniel Forestier, 57 ans, ancien espion lui aussi. Son corps a été retrouvé criblé de balles sur un parking de Haute-Savoie, le 21 mars, six mois après la mise en examen des deux hommes pour association de malfaiteurs et détention d’explosifs.

Selon l’accusation, ces deux anciens du service Action de la DGSE projetaient d’éliminer un opposant du régime congolais en fin d’année dernière. La victime du complot présumé, le général, Ferdinand Mbaou, 62 ans, domicilié en région parisienne, a fui son pays, il y a une vingtaine d’années, quand Denis Sassou Nguesso a repris le pouvoir en renversant le président, Pascal Lissouba, par un coup d’état militaire, particulièrement, sanglant. Les combats avaient duré trois mois entraînant la destruction de tous les quartiers Sud de Brazzaville dont les populations s’étaient retrouvées sans eau et sans électricité. Le chaos total. Les personnes qui avaient un peu d’énergie en elles préféraient fuir les bombardements de l’aviation angolaise venue à la rescousse de Sassou-Nguesso, à la demande de Jacques Chirac, à l’époque, locataire à l’Elysée, pour se réfugier dans la forêt du Pool. C’est l’un des génocides que l’on attribue à l’actuel maître du Congo. Ce drame, pour la plupart des Congolais dont ceux de la diaspora, est, encore, loin d’être soldé.

A l’époque des faits, le général, Ferdinand Mbaou, occupaient les fonctions de chef d’état-major privé du président, Pascal Lissouba. Il avait le grade de colonel (notre photo montrant Ferdinand Mbaou à la gauche du président Pascal Lissouba).

Le rejet de la requête de la défense «est une bonne chose car il n’y a plus d’obstacles, désormais, à la poursuite des investigations», estiment les avocats de Ferdinand Mbaou, Mes Henri Thulliez et Vincent Brengarth.

«On espère que cela va être un élément déclencheur car on a trop perdu de temps jusque-là», insistent-ils. Un troisième homme a été placé sous le statut de témoin assisté dans cette affaire instruite par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lyon, comme l’assassinat de Daniel Forestier. Les enquêteurs n’avaient pas pu mettre la main, en revanche, sur un quatrième qu’ils recherchaient, «toujours dans la nature» selon une source proche du dossier.

L’ancien président français, Jacques Chirac, qui vient de mourir, à Paris, le 26 septembre, à l’âge de 86 ans, avait, toujours, été accusé par l’opposition congolaise, d’avoir aidé Denis Sassou-Nguesso à s’accaparer du pouvoir de Pascal Lissouba par la force des armes. L’opposition n’en garde, donc, pas un bon souvenir. Prié par RFI, ce vendredi, 27 septembre, matin, de donner son sentiment sur la disparition de Jacques Chirac, le président, Denis Sassou-Nguesso, a déclaré que l’illustre disparu était un « ami personnel ». Ce qui est une vérité biblique.

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