Le Docteur, Marcel Eloi Rehandi Chambrier, s’en est allé, définitivement, ce vendredi, 27 novembre, matin, à Libreville, après une courte maladie qui laisse perplexe. Mort à l’âge de 87 ans, il fut un baron de l’ancien pouvoir et présida, entre autres fonctions, l’Assemblée nationale.
Il y a trois jours, se sentant très mal, le docteur, Marcel Eloi Rehandi Chambrier, a fait appeler sa fille, Aworet Chambrier, médecin de son état, qui a repris la gestion de la « Polyclinique Dr Chambrier » (Montagne Sainte à Libreville), pour y être consulté et remis sur pied. Sauf que son état de santé a nécessité une hospitalisation qui a, par ailleurs, conduit à le plonger dans un coma artificiel. Il ne s’en est pas relevé. Il semble qu’un AVC survenu à cette occasion aurait aggravé la situation. Cela dit, son entourage s’interroge : aurait-il été empoisonné ?
Le docteur, Marcel Eloi Rehandi Chambrier, était connu dans le pays comme un médecin très expérimenté et comme un homme politique, qui n’avait pas sa langue dans la poche. Il crachait cru ce qu’il pensait, et le patriarche l’appréciait beaucoup pour cela. Au moins, il faisait partie de ceux qui lui disaient la vérité. En tant que son compagnon de route, il fut de ceux qui mirent sur pied la redoutable machine de guerre qu’est le PDG (Parti démocratique gabonais, au pouvoir). Il en est d’ailleurs resté membre jusqu’à sa mort. La fidélité est un art qui caractérise des anciens comme lui : il ne changeait pas d’étiquette politique comme le vent du désert change de direction. Il critiquait le fonctionnement actuel du PDG mais en étant dedans. Une certaine forme de fidélité au patriarche, pense-t-on.
Il était, évidemment, moins connu de la nouvelle génération que son fils, Alexandre Barro Chambrier. Agrégé de sciences-économiques et ancien ministre dans plusieurs gouvernements de feu le patriarche, après un passage remarqué au Fonds monétaire international, Alexandre rendrait de grands services dans le domaine de l’économie à son pays, si le président, Ali Bongo Ondimba, et lui-même mettaient le Gabon au-dessus de leurs intérêts personnels.
En effet, à cause de certaines incompréhensions, Alexandre Barro Chambrier a dû créer sa propre écurie politique, le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), qui roule, actuellement, pour l’opposition. Ce parti avait soutenu le candidat, Jean Ping, à l’élection présidentielle de 2016. Le fils Chambrier sautera-t-il le pas en 2023 pour rouler pour sa propre personne ? A titre d’information, l’ancien président Alassane Ouattara (puisqu’il n’avait pas à se présenter pour un 3e mandat) aux côtés de qui il travailla dans le passé, partage la même vision économique que lui.
Homme rangé, le père Chambrier est mort en laissant 18 enfants dont …7 médecins. On espère juste qu’il n’y aura pas de problèmes d’héritage de son très vaste patrimoine.
En Sommet de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), à Libreville, le président du Congo, Denis Sassou-Nguesso, est venu s’incliner sur la dépouille du docteur Chambrier. Il a été reçu par Alexandre Baro Chambrier. Il faut préciser que Barro Chambrier a épousé une nièce de la première dame du Congo, Antoinette Sassou-Nguesso.
Afrique Education adresse ses condoléances les plus attristées au secrétaire général du PDG dont il était un des dignes membres-fondateurs, mais aussi, à sa famille biologique, surtout, au fils bien aimé, professeur, Alexandre Barro Chambrier, le chef du RPM, qui doit beaucoup souffrir en ce moment.