GABON : Pourquoi pas Nourredine ?

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Nourredine Bongo Valentin, fils du président du Gabon, Ali Bongo Ondimba (ABO), et de Sylvia Bongo Ondimba, a été nommé coordinateur général des Affaires présidentielles, lors du dixième Conseil des ministres de cette année. Et la toile de s’enflammer. Et les réseaux sociaux de se défouler sur ce qui est et sur ce qui n’est pas. Comme à chaque fois, au Gabon, la démesure a pris le pas sur la mesure. Et ce qui, sous d’autres cieux est dans la norme est devenu anormal et disproportionné.

Selon Jessye Ella Ekogha, le nouveau porte-parole du Palais du Bord de Mer, « Le Coordinateur général des Affaires présidentielles assiste le président de la République dans la conduite de toutes les affaires de l’Etat et veille à la stricte application de ses décisions ». Pour lui permettre de faire correctement son travail, il disposera d’un Cabinet.

ABO n’a pas inventé le fil à couper le beurre. En effet, c’est son très illustre prédécesseur, feu le patriarche, qui avait créé ce poste dont l’utilité est non discutable. Qui ne se souvient du rôle joué, à ses côtés, par Jean-Pierre Leboumba Lepandou, durant toute la période qu’il occupa ce poste, au Palais du Bord de Mer ? Non seulement, c’est le sympathique « Coffre Fort » qui tenait l’agenda du patriarche, mais, il était au four et au moulin. Il avait toujours beaucoup de travail. Très sollicité. Du reste, comme l’a si bien indiqué Jessye Ella Ekogha, « Ce poste a été initialement créé le 10 mars 2003 » quand le patriarche avait comme premier ministre un certain « Jacky Mille encyclopédies ».

Et même quand l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, Jean Ping, joint sa voix pour critiquer cette nomination, il sait, en tant que plus grand diplomate gabonais de tous les temps qui a parcouru les quatre coins du monde, qu’il n’y a pas matière à polémique. Et que, ce qu’on trouve scandaleux au Gabon ne l’est point sous d’autres cieux. L’ancien président de la Commission de l’Union africaine doit laisser ABO travailler, avec les personnes de son choix, et s’il en a encore envie, préparer, plutôt, l’échéance présidentielle de 2023.

Pendant sa présidence, le Béninois, Nicéphore Soglo, affirmait haut et fort que ce n’est pas parce qu’il est le président de la République qu’il se refuserait de travailler avec ses deux fils dont les compétences dans plusieurs domaines sont avérées. D’autres exemples ne manquent pas en Afrique.

En France, pays modèle pour beaucoup de Gabonais, François Mitterrand n’a pas raté sa mission à la tête de l’Etat parce qu’il aurait nommé « Papa m’a dit » aux Affaires africaines de l’Elysée. Pour vite « toucher » Jacques Chirac, ce président que les Gabonais, dans l’ensemble, adoraient, beaucoup, ne fallait-il pas passer par Claude, sa fille chérie, qui était sa personne à tout faire à l’Elysée, en plus de sa modeste fonction de « directrice de la Communication » ?

Plus proche de nous dans le temps, Donald Trump n’a-t-il pas comme proches collaborateurs parmi les plus proches, sa propre fille, Ivanka Trump, et son cher neveu, Jared Kurchner ? Une situation tout à fait normale que n’a jamais relevée aucun élu du parti démocrate, dès lors qu’il n’existe aucune raison pour que le chef de la Maison Blanche ne travaille pas avec son parent qu’il juge compétent et apte à l’aider dans ses hautes fonctions.

Vivement donc qu’on laisse Nourredine tranquille et que les Gabonais passent à autre chose de mieux pour leur pays (sur notre photo Nourredine avec son papa Ali Bongo Ondimba).

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