L’opposition avait invité les Gabonais et les Gabonaises à être très attentifs aux faits et gestes de leur président convalescent, qui allait présider le 59e anniversaire de l’indépendance. Toujours affecté par les séquelles d’un AVC survenu en octobre 2018, alors qu’il était en Sommet en Arabie Saoudite, le président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a, fortement, limité ses sorties publiques depuis son retour, fin mars, au pays. La fête du 17 août qu’il avait l’obligation de présider, donnait l’occasion à l’opposition de montrer l’incapacité du président à diriger le pays : « On allait voir ce qu’on allait voir », clamait-elle. Effectivement, les Gabonais et les Gabonaises ont vu ce qu’ils devaient voir, à savoir, un président de la République apte à assurer les hautes charges de l’Etat.
Déjà, son message à la nation, diffusé, vendredi, 16 août à 20 heures, heure de Libreville (19 h GMT) avait été, anormalement, long pour quelqu’un qu’on disait incapable d’aligner trois ou quatre phrases sans se fatiguer : Ali Bongo Ondimba a lu un texte, de façon ininterrompue, pendant 14 minutes, essentiellement, centré sur les performances réalisées par le gouvernement dans le domaine de l’économie : une croissance de 3,5% attendue en 2019, ce qui est du rarement vu ces dernières années ; un niveau d’endettement public du pays en forte baisse qui est passé de 64 à 60% du PIB. Il faut préciser que les normes édictées en zone CEMAC autorisent un taux d’endettement public (maximum) de 70% du PIB. Le nombre de fonctionnaires et agents de l’Etat, pour la première fois, est en baisse à moins de 100.000. Bref, le Gabon va mieux, son président aussi !
Ce 17 août, sur le Front du Bord de Mer, il a, comme à son habitude, présidé, personnellement, la cérémonie du 59e anniversaire de l’indépendance. A ses côtés, la première dame, Sylvia Bongo Ondimba, rayonnante et resplendissante à l’instar des forces de défense et de sécurité, qui ont, gaillardement, défilé, devant un chef d’Etat fier d’être parmi ses compatriotes (notre photo). Il les connaît bien puisque c’est lui qui les a façonnées : avant d’accéder à la magistrature suprême, en 2009, Ali Bongo Ondimba avait occupé, sans discontinuer, les fonctions de ministre de la Défense pendant dix ans. Tout au long de ce magistère, le patriarche lui avait donné carte blanche pour construire une armée jeune, professionnelle et féminisée à l’image du pays. Aujourd’hui, les Gabonais sont fiers d’être protégés par des forces de défense et de sécurité républicaines, comme elles ont fait montre ce 17 août sur le Boulevard du Bord de Mer.