GAZ NATUREL : L’Afrique alternative réelle au gaz russe ?

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La Russie a cessé d’approvisionner l’Europe en gaz naturel depuis le 31 août 2022. Son dirigeant, Vladimir Poutine, qui avait brandi cette menace quelques mois auparavant, a fini par la mettre à exécution, plongeant, ainsi, la plupart des puissances occidentales dans une crise énergétique jamais vue depuis des décennies. 

En réponse, plusieurs de ces nations se sont attelées à trouver une alternative au gaz russe, surtout, à l’approche de la saison hivernale. C’est le cas, notamment, de l’Italie qui a conclu, coup sur coup, un accord avec l’Algérie estimé à 4 milliards de dollars, et un autre avec l’Angola. Et de l’Europe, qui a, quant à elle, négocié avec l’Egypte et Israël, un approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL), promettant en contrepartie de les aider à augmenter leur volume actuel de production et d’exportation (sur notre photo l’Italie signe un contrat de fourniture de gaz en avril 2022 avec l’Angola).

Ce genre d’entente doit être systématisé par tout pays africain suscitant l’intérêt de l’Occident pour ses ressources énergétiques.

Malgré de vastes réserves de gaz naturel à leur actif, les principaux producteurs africains (Nigéria, Angola et Egypte) ne commercialisent vers l’étranger que moins du tiers de la quantité exportée par les Russes, d’après les chiffres annoncés par Statista. Un tel volume est hautement insuffisant pour adresser la forte demande des Occidentaux. La faute revenant à une séries d’obstacles, qui empêchent ou limitent la pleine exploitation de cette commodité dans les pays africains. Les lourds financements des projets d’exploitation, les risques sécuritaires, et la consommation domestique jugée excessive, sont quelques exemples.

Il est donc primordial, qu’en marge des considérations purement financières, les dirigeants des nations africaines dotées de grandes réserves de gaz naturel cherchent à tirer profit de la crise énergétique actuelle en obligeant les Occidentaux à trouver des solutions aux obstacles suscités.

Ce n’est qu’ainsi que l’Afrique pourra, à court terme, devenir un acteur majeur du marché mondial de l’énergie.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – USA)

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