HAUSSE DE 1500% DES FRAIS DE SCOLARITE POUR LES ETUDIANTS AFRICAINS : L’UNEF dit « Niet » au jeune président français

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Lilâ Le Bas, la dynamique et sympathique présidente de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France), n’est pas prête à laisser passer une telle grosse injustice : la hausse de près de 1500% des frais de scolarité pour les étudiants étrangers inscrits en France, en master, ce qui (on n’a pas besoin de faire sc-po pour le savoir) fermerait (à double tour) l’Université française aux étudiants africains (surtout francophones) dont les parents restés au pays, éprouvent, souvent, beaucoup de peine, à joindre les deux bouts. C’est tout simplement inadmissible d’avoir même à dénoncer une telle injustice (qui n’aurait pas du être) car c’est comme si le jeune président français et son gouvernement ne vivaient pas sur une même planète que tout le monde. C’est vrai qu’on l’a surnommé « Jupiter ». Mais quand même ! A l’UNEF, on refuse que ceci explique cela. Conséquence : les étudiants sont dans la rue pour protester.

C’était le cas, samedi, 1er décembre, où on a compté plusieurs rassemblements en France, dont un grand, devant le Panthéon, en face de l’Université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), à Paris (notre photo). Depuis l’annonce irréfléchie et non concertée de l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants non-européens, dès la rentrée 2019, c’est le branle-bas général dans les facultés où les étudiants refusent de rester les bras croisés. Le « Banquier de l’Elysée » a encore frappé.

Actuellement, ces étudiants paient les mêmes droits que les étudiants français, soit, 170 euros pour une année de formation en licence, 243 euros en master et 380 euros en doctorat. Mais, à partir de la rentrée 2019, ils devraient devoir s’acquitter de 2770 euros en licence et 3770 euros en master et doctorat. Soit une hausse de près de 1500%. Inadmissible car c’est de la provocation pure et simple. Car si Macron voulait mettre le feu dans les fac qu’il ne s’y serait pas pris autrement.

Une augmentation que dénoncent tous les syndicats étudiants et associations d’étudiants étrangers. Une pétition a d’ailleurs déjà rassemblé plus de 250.000 signatures. Tête de pont de la contestation, la présidente de l’UNEF, Lilâ Le Bas, est aux avant-postes de la contestation : »Cette mesure nous semble complètement injuste. Elle va rajouter des inégalités entre les étudiants et des difficultés pour les étudiants étrangers qui souvent sont déjà précaires ».

Le plus grave, c’est que le gouvernement énonce des contrevérités facilement vérifiables. En effet, son argument, qui dit vouloir attirer davantage d’étudiants internationaux en France, ne passe pas : « C’est complètement hypocrite d’appeler ce plan « Bienvenue en France », s’agace Lilâ Le Bas. Ces jeunes sont soit déjà en train de faire leurs études en France et voient leur projet de master remis en cause, soit pas encore arrivés et ne savent pas comment organiser leurs études l’année prochaine ni où aller ». Et puis, le premier ministre, Edouard Philippe, qui a porté cette (fâcheuse) mesure sur la place publique, en affirmant que cette forte hausse permettra à la France d’accroître son nombre de boursiers étrangers, a tout faux ! Car parlant des boursiers africains du gouvernement français, par exemple, ils sont d’une année sur l’autre de l’ordre de 1 à 2% du total général des boursiers français dans leur ensemble. Une stricte petite minorité qui avoisine le millier de personnes. Pas de quoi fouetter un chat !

Il n’y a pas que les syndicats qui dénoncent ce diktat du jeune président français. Les universités commencent, aussi, à s’y mettre. Dans un communiqué diffusé, mercredi, 28 novembre, le conseil d’administration de l’Université du Mans, vient de « dénoncer vivement » la décision du gouvernement d’augmenter les frais de scolarité des étudiants extra-communautaires.
Cette disposition, dit Le Mans Université, « prise par le gouvernement au plus haut niveau, sans aucune concertation, va engendrer des inégalités sociales et discriminatoires insupportables, contraires au principe d’accueil de la France et aux principes académiques de l’université française ». Et d’ajouter : Ces frais de scolarité prohibitifs auront pour conséquence « d’exclure de nos universités de nombreux étudiants issus des régions du monde les plus pauvres et, plus généralement, les étudiants les moins fortunés, qui vont devoir renoncer à leurs projets de formation en France ».

En conclusion, le Conseil d’administration de l’Université du Mans « appelle toute la communauté universitaire à s’opposer à cette mesure injuste et contraire au rayonnement de la France, aux intérêts de nos universités et de notre pays et qui préfigure la fin du service publique d’enseignement supérieur et de recherche » (fin de citation).

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