IMMIGRATION : La magistrale leçon du pape à l’Occident insensible et indifférent

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Ce n’est pas la première fois que le Très Saint Père, François, s’émeut du triste sort réservé aux réfugiés, en Europe. Le 8 juillet 2013, il s’était rendu, sur l’île de Lampedusa (Sicile), afin d’attirer l’attention du monde occidental, sur le drame des réfugiés venant d’Afrique du Nord. Il effectuait, là, sa toute première sortie, hors de Rome, depuis son élection comme évêque de Rome, le 13 mars 2013. « Nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle. La culture du bien-être nous rend insensibles aux cris d’autrui, aboutit à une globalisation de l’indifférence », avait-il déclaré, lors de son homélie devant 10.000 fidèles venus l’écouter.

Dimanche 6 septembre 2015, il avait fait appel, cette fois, à la solidarité de ses propres frères en Christ, invitant toutes les communautés catholiques d’Europe à accueillir, chacune, une famille de réfugiés. Il avait, lui-même, montré l’exemple, en accueillant, des réfugiés, dans les deux paroisses du Vatican : « Je me tourne vers mes frères, les évêques d’Europe, vrais pasteurs, pour qu’ils soutiennent mon appel dans leur diocèse ». Pourquoi se tourner vers l’église ? Parce que « Face à la tragédie des dizaines de milliers de demandeurs d’asile qui fuient la mort, victimes de la guerre et de la faim et qui sont en chemin vers une espérance de vie, l’évangile nous appelle et nous demande d’être ‘les prochains’ des plus petits et des plus abandonnés, à leur donner une espérance concrète », avait-il expliqué. Cela dit, le problème est d’une ampleur qui dépasse la simple solidarité interreligieuse catholique, fût-elle puissante. Il faut, absolument, une implication des gouvernements, à l’instar de l’action menée par celui de la chancelière allemande, Angela Merkel. Malheureusement, la solidarité de Mme Merkel n’est pas suivie par ses homologues européens dont la plupart préfèrent élever des clôtures de trois mètres de hauteur surplombées de fils barbelés, comme s’ils revenaient à l’Europe des frontières.

Voilà pourquoi ce samedi, 16 avril, le pape François a, à nouveau, joint le geste à la parole. Après sa visite sur l’île de Lesbos (notre photo), épicentre de la crise migratoire en Europe, il a ramené avec lui, au Vatican, douze réfugiés syriens recueillis sur place. « Le pape a souhaité adresser un signe d’accueil aux réfugiés, en revenant à Rome accompagné de trois familles de réfugiés syriens », a déclaré le Vatican dans un communiqué. Six enfants figurent parmi ces réfugiés.

Il s’agit de trois familles de confession musulmane, deux originaires de Damas et l’autre de Deir Ezzor, dans les territoires occupés par l’organisation Etat islamique (EI), précise le Vatican. Ils seront hébergés sur place. Le quotidien officiel du Saint-Siège, l’Osservatore Romano, a posté une photo de ces réfugiés sur Twitter.

Le souverain pontife était arrivé, dans la matinée, sur cette île, en première ligne, dans la crise migratoire, qui secoue l’Europe, afin d’exprimer sa tristesse et sa solidarité envers ceux qui ont dû quitter leur pays. « Nous sommes tous des migrants », avait déclaré quelques heures, plus tôt, le souverain pontife.

Le chef de l’église catholique a été accueilli par le premier ministre grec, Alexis Tsipras, et a été accompagné, pour ce déplacement très symbolique, par le chef spirituel de l’Eglise orthodoxe, le patriarche de Constantinople, Bartholomée, et par Hiéronyme II, le chef de l’église orthodoxe grecque.

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