JUSTICE EN FRANCE : Le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti relaxé par la Cour de justice de la République

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L’accusation avait requis un an de prison avec sursis à l’encontre de l’ancien ténor du barreau. Aujourd’hui, mercredi, 29 novembre, il a assisté, personnellement, au verdict et a laissé ses avocats prendre la parole en son nom devant la presse. Il reste donc au gouvernement, renforcé par ce verdict qui combat le racisme et l’antisémitisme sous toutes leurs formes. Emmanuel Macron va le rencontrer cet après-midi.

Un soulagement pour le gouvernement. Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a été relaxé par la Cour de justice de la République (CJR), mercredi, 29 novembre. Il lui était reproché, dans deux affaires distinctes, d’avoir usé de sa fonction de ministre pour régler ses comptes avec quatre magistrats qu’il avait publiquement critiqués lorsqu’il était avocat. « Aucun élément ne permet de dire qu’il est passé outre à la situation de conflit d’intérêt qui n’avait pas été portée à sa connaissance », a expliqué le président de la CJR. « C’est ce que l’on espérait, c’est ce que le droit dictait », a réagi Jacqueline Laffont, l’une des avocates d’Eric Dupond-Moretti.

L’accusation avait requis un an de prison avec sursis à l’encontre de l’ancien ténor du barreau, surnommé « Acquittator », devenu un membre « respecté » et « très identifié » du gouvernement. C’est la première fois qu’un ministre de la Justice en exercice était jugé par la CJR.

Cette relaxe que beaucoup souhaitaient y compris, nous, à Afrique Education, au regard de sa lutte et l’engagement de sa personne contre le racisme et l’antisémitisme, devrait lui permettre de rester dans le gouvernement. C’est vraiment une excellente nouvelle. L’exécutif attendait fébrilement cette décision. Car s’il était condamné, le ministre de la Justice aurait pu être débarqué du gouvernement. Avec sa relaxe, sa place semble confirmé au sein de l’équipe d’Elisabeth Borne. Mardi, 28 novembre, il avait porté une charge terrible contre le Rassemblement national qui a quitté les bancs de l’Assemblée nationale pour montrer sa désapprobation. Marine Le Pen a menacé de porter plainte en diffamation. Le Garde des Sceaux sous l’oeil bien amusé de la première ministre soutenait, document à la main, comment le parti de Marine Le Pen continuait de collabororer en sous-main, en cachette parfois, avec les groupuscules racistes de la République dont trois d’entre eux seront interdits de fonctionnement par le ministre de l’Intérieur bientôt. Une charge comme il en faut pour dénoncer une affaire aussi importante.

La victoire d’Eric Dupond-Moretti va faire du bien à Emmanuel Macron dont l’engagement contre le racisme et l’antisémitisme doit être plus fort et plus marqué. Ses ministres doivent cesser de donner l’impression de ménager la chèvre et le choux. Comme Eric Dupond-Moretti, ils doivent combattre, frontalement, le racisme et un parti comme le Rassemblement national, dans la vie quotidienne, et au sein du parlement. La victoire du Garde des Sceaux montre que la justice en France est indépendante et peut savoir regarder le Nord quand il faut regarder le Nord, et surtout, cette victoire permet aux étrangers de ne pas (trop) désespérer de la France.

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