LIMOGEAGE D’UN MINISTRE EN GUINEE : LE COLONEL DOUMBOUYA MET FIN À UN DÉBUT DE CACOPHONIE DANS SON GOUVERNEMENT

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La ministre guinéenne de la Justice et des Droits de l’homme, Fatoumata Yarie Soumah, a été limogée, vendredi, 31 décembre, la veille du nouvel an, et remplacée par le secrétaire général de son ministère, Moriba Alain Koné, a annoncé la télévision publique.  Fatoumata Yarie Soumah a donc passé une fête de la Saint-Sylvestre cauchemardesque du fait de ce limogeage qu’elle n’avait nullement prévu. Mais, le chef de la junte reprend le contrôle de la situation. Entre les ministres et le premier d’entre eux qui ne se privaient plus de dire leur état d’âme en public, ignorant tout de la sacro-sainte nécessaire solidarité gouvernementale, il fallait que Mamadi Doumbouya frappe du poing sur la table. Maintenant, tout le monde va se calmer et se conformer à la fameuse phrase de Jean-Pierre Chevènement : « Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ». Bravo colonel-président Doumbouya !

«Moriba Alain Koné, précédemment secrétaire général au ministre de la Justice et des Droits de l’homme est nommé Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’homme en remplacement de Fatoumata Yarie Soumah», selon un décret lu, vendredi, 31 décembre, soir, à la télévision publique, la Radio télévision guinéenne (RTG).

Fatoumata Soumah (notre photo) est le premier membre du gouvernement limogé au sein de l’équipe mise en place par la junte, qui a renversé le président, Alpha Condé, le 5 septembre.

Selon la presse guinéenne, Fatoumata Soumah était en désaccord avec le secrétaire général de la présidence, le colonel, Amara Camara, pour n’avoir pas été consultée au sujet d’une audience entre le président de transition, le colonel, Mamady Doumbouya, et les magistrats pour discuter de la politique pénale du gouvernement.

Ce limogeage intervient deux semaines après que le premier ministre civil nommé par les militaires, Mohamed Béavogui, a exprimé son désaccord, publiquement, avec la décision de la junte de rebaptiser l’aéroport de Conakry du nom de l’ancien président, Ahmed Sékou Touré, père de l’indépendance pour les uns, dictateur pour d’autres.

«Je suis surpris, mécontent et dépassé. J’apprends comme vous et comme tout le monde. Je n’ai ni été consulté ni été associé dans la prise de décision», a expliqué Mohamed Béavogui à un journaliste du site d’information Mosaiqueguinée.

Mohamed Béavogui manifestait une divergence avec la junte depuis sa désignation le 6 octobre par le colonel, Mamady Doumbouya.

Le premier ministre Mohamed Béavogui.

Mohamed Béavogui, le premier ministre civil, a-t-il enfin compris qu’il est le chef de gouvernement d’un pouvoir militaire et que les principes dits démocratiques des civils n’ont plus cours en Guinée depuis que le soi-disant président démocratiquement élu, Alpha Condé, a violé la constitution pour s’octroyer un 3e mandat auquel il n’avait pas droit, sans qu’il ne soit réellement contesté par personne ? Mamadi Doumbouya est venu mettre de l’ordre dans les institutions du pays. Sa méthode doit être comprise et acceptée car il s’est donné une mission qu’il essaie de remplir, pour le bien de tout le peuple de Guinée. Les états d’âme des uns et des autres, ce sera, après, quand il aura remis le pouvoir aux civils au terme des élections présidentielle et parlementaires libres, transparentes et démocratiques.

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