L’arrestation d’Aziz Ghali, militant des droits humains et ancien président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), à bord d’un navire de la flottille humanitaire en route vers Gaza, a suscité de vives réactions au Maroc. Selon plusieurs sources, la flottille cherchait à acheminer une aide symbolique aux civils palestiniens, dans un contexte de guerre et de blocus.

Certains, attachés à l’intégrité territoriale de notre pays, ont exprimé leur satisfaction à l’annonce de cette arrestation, en raison des positions passées de M. Ghali sur la question du Sahara. Ce réflexe, bien que compréhensible sur le plan émotionnel, ne doit pas nous faire perdre de vue l’essentiel : Aziz Ghali est avant tout un citoyen marocain.

Humanité, avant tout

Sans nécessairement partager ses idées ou ses engagements, il est de notre devoir moral de compatir à sa situation. Se réjouir de la détention d’un compatriote, quel qu’il soit, ne grandit pas notre débat public. La défense de la dignité humaine doit demeurer un principe non négociable, quelles que soient nos divergences.

Etre en désaccord avec un militant ne signifie pas souhaiter son humiliation, encore moins, sa souffrance. Au contraire, c’est dans ces moments de tension que nous devons faire preuve de hauteur, de discernement et de cohérence avec nos propres valeurs.

Un appel à la raison et à l’unité

Nous sommes unis par un même pays, un même destin et des principes communs. Défendre nos causes nationales ne doit pas nous éloigner de l’esprit de justice et de solidarité qui fonde notre société. Aziz Ghali, en tant que citoyen marocain, a droit à une protection et à une assistance consulaire — tout simplement parce que c’est la position juste, humaine et responsable.

En conclusion

Rester fidèles à nos valeurs, c’est refuser de céder à la rancune. C’est affirmer que notre patriotisme ne se construit pas contre nos concitoyens, mais avec eux — dans la diversité, la dignité et le respect mutuel.

Par Dr Lahcen Benchama