Que ne ferait donc pas le jeune président pour essayer de diminuer la catastrophique image de la France en Afrique ? En Afrique, on a fini par comprendre que c’était une question de vie ou de mort pour la France : ou bien, elle adopte une politique transparente et digne d’un grand pays qui défend ses intérêts en Afrique de la façon la plus honnête comme l’Angleterre, l’ex-puissance coloniale, défend les siens en Afrique sans que cela ne puisse faire hurler personne. Ou bien, elle continue sa politique françafricaine qui consiste à soutenir contre vents et marées des dirigeants honnis par les peuples comme l’Ivoirien, Alassane Ouattara, qui fut placé à la tête de la Côte d’Ivoire, en 2011, par Nicolas Sarkozy afin de consolider les intérêts de la France dans les pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). La France, du général de Gaulle au jeune président Macron, vibre au même diapason en Afrique : la gauche comme droite, c’est du pareil au même. Les deux font la même politique en Afrique : soutien aux dictateurs placés à la tête des Etats pour préserver les intérêts hexagonaux le cas échéant en fermant les yeux lors des fraudes électorales, manœuvres diverses afin que l’armée française, présente sur le continent, ne le quitte jamais, afin de reconquérir certains espaces, parfois, en faisant semblant d’oeuvrer pour la paix après avoir agi en sous-main pour qu’il y ait des crises. Les exemples sont multiformes et peu de pays francophones d’Afrique échappent à cette analyse. C’est l’intervention du sapeur pompier après avoir été le pyromane en chef.
Une telle attitude vue, actuellement, au Nord-Mali où les militaires arrivés au pouvoir par un coup d’état salvateur, cherchent à changer la donne en négociant directement avec les Maliens du Nord devenus djihadistes par la force des choses, est de plus en plus dénoncée dans les réseaux sociaux. Les Africains sont, donc, de plus en plus au courant de la façon dont l’impérialisme (qu’il soit occidental, russe, chinois ou turque) se comporte dans leurs pays. C’est un grand pas en avant pour les Africains car une maladie bien diagnostiquée est à moitié guérie.
Comment se comportaient les comptes des Français ou assimilés fermés sur Facebook ? Donnant la parole à de faux habitants, les faux comptes créés commentaient la politique française au Sahel (en bien parfois en très bien même), ou exprimaient un soutien (sans nuance) à l’armée française.
Facebook a annoncé, mardi, 15 décembre, avoir supprimé trois réseaux gérés depuis la Russie et la France, dont un lié à l’armée française, et accusés de mener des opérations d’interférence en Afrique. Deux réseaux de comptes ont été attribués à des personnes associées à l’Agence russe de recherche sur internet et un troisième s’est avéré avoir «des liens avec des personnes associées à l’armée française», affirme Facebook. Très dérangé par cette affaire, l’état-major français reste, curieusement, silencieux, lui qui, à la moindre occasion, pond des communiqués pour, parfois, justifier l’injustifiable en Afrique (sur notre photo le général Lecointre lors d’une audition au Palais Bourbon).
Ces réseaux visaient des pays d’Afrique et du Proche-Orient. Au sein de chacun d’eux, les participants usaient de faux profils, ce qui a conduit Facebook à agir. Ces trois campagnes ont été supprimées parce qu’elles enfreignaient la politique du réseau social qui interdit «un comportement inauthentique coordonné au nom d’un gouvernement étranger», ont déclaré le responsable de la politique de sécurité de Facebook, Nathaniel Gleicher, et le chef de l’équipe mondiale de perturbation des menaces, David Agranovich, dans un billet de blog.
Concernant le réseau basé en France, celui-ci visait essentiellement le Centrafrique et le Mali, et dans une moindre mesure le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et le Tchad, précise Facebook. Donnant la parole à de faux habitants de ces pays, ces comptes commentaient, par exemple, la politique française sur place, ou exprimaient un soutien à l’armée française. Facebook précise avoir, dans le cas français, supprimé 84 comptes, six pages, neuf groupes, ainsi que, seize comptes Instagram.
«Bien que les personnes derrière cela aient tenté de cacher leur identité et leur caractère coordonné, notre enquête a trouvé des liens avec des individus associés à l’armée française», assure Facebook dans son communiqué. Sur ces comptes, étaient postées en français et en arabe des informations sur des événements actuels évoquant «la politique de la France en Afrique francophone, la situation sécuritaire dans divers pays africains, des allégations sur de possibles ingérences de la Russie dans les élections en République centrafricaine et des commentaires favorables à l’armée française», précise encore Facebook.
On souhaiterait connaître l’avis du général, François Lecointre, chef d’état-major des armées françaises qui vient d’effectuer une visite de deux jours au Niger et au Mali, où le rôle de son armée au lieu d’être salué, est, parfois, décrié. Et pour cause ! C’est bien la preuve que les peuples d’Afrique voient le mauvais jeu de cette armée et le dénoncent fortement. Les militaires maliens au pouvoir, malgré les réticences de la France, ont décidé, de manière souveraine, de négocier avec les djihadistes du Nord après les avoir libérés des prisons maliennes. Un échange de prisonniers s’en est d’ailleurs suivi. Au nom de la réconciliation nationale et du refus de voir la partition du Mali se faire, comme souhaitent secrètement certains « bienfaiteurs » maliens. Au moment où les Africains cherchent, au contraire, l’unité du continent.
Le premier ministre, Jean Castex, devrait passer le réveillon auprès des soldats français au Tchad. Peut-il avoir le courage de scier la branche où son pays est assis en favorisant une politique qui permet de changer de fusil d’épaule ? On en doute fort. Il faut de la vision pour changer la politique africaine de la France. Le jeune président malgré ses différentes rodomontades en a été d’une incapacité géosinclinale. Il va quitter le pouvoir bientôt en laissant une bien piètre situation. Alors, alors, l’image de la France en Afrique continuera de se dégrader. De s’enfoncer. Encore encore et encore… Jusqu’à ce qu’elle trouvera du pétrole dans des profondeurs insoupçonnées.