Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a procédé, mardi, 26 mars, au lancement officiel de la reprise effective des travaux de construction du gigantesque barrage hydroélectrique de Kandadji, sur le fleuve Niger. La production d’électricité attendue est, au moins, de 130 mégawatts. Coût du projet : 740 milliards de F CFA.
Ce projet structurant attendu depuis plusieurs décennies permettra au pays d’atteindre son indépendance énergétique et de contribuer à la réduction de la pauvreté, de l’avis des autorités nigériennes.
Il s’agit, indique-t-on de source proche du dossier, d’un investissement important qui permettra, non seulement, de réaliser les travaux de génie civil du barrage et les équipements hydromécaniques, la centrale hydroélectrique et la ligne de transport d’énergie entre Kandadji et Niamey, mais aussi, d’assurer une préservation environnementale et sociale avec le déplacement et la réinstallation des dizaines de milliers de populations touchées.
La réalisation de ce barrage avait, initialement, été confiée à l’entreprise russe Zaroubejvodstroï. Après plusieurs péripéties et devant l’incapacité technique constatée de l’entreprise à réaliser dans les délais la construction de ce barrage jugé vital pour le Niger, le gouvernement avait décidé, en juillet 2013, de résilier le contrat. Début 2018, le choix s’est, définitivement, porté sur l’entreprise chinoise China Gezhouba Group Company (CGGC).
Après la cérémonie de mardi, 26 mars, Mahamadou Issoufou s’est dit « vraiment heureux » d’avoir relancé ce projet. « Je pense que cette reprise est irréversible parce que nous avons la confiance et l’adhésion des partenaires techniques et financiers qui sont déterminés à nous accompagner. Nous avons aussi désigné l’entreprise qu’il faut pour exécuter ces travaux », car ses compétences techniques et ses capacités financières « sont avérées ».
Situé à environ 180 km en amont de Niamey, le barrage hydroélectrique de Kandadji devait permettre à terme d’irriguer plus de 45.000 hectares et contribuer à la résorption du problème énergétique du Niger par la production d’une puissance installée de plus de 130 mégawatts.
Il permettra la mise en valeur de la Vallée du Niger, contribuant à la réduction de la pauvreté grâce à la régénération du milieu naturel, l’amélioration de la sécurité alimentaire et la couverture des besoins en eau et en énergie.
Avec l’existence d’un réservoir de régulation de 1,6 milliard de m3, il garantira, aussi, un débit minimum de 120 m3/s, à Niamey, et sécurisera tous les usages socio-économiques de l’eau, selon les études techniques.
Le chef de l’Etat a, par ailleurs, indiqué que ”dans certaines régions du Niger nous avons le kilowattheure à 200 F CFA. Le Barrage de Kandadji nous donnera un kilowattheure à 20 F CFA, donc ça sera de l’énergie à faible coût, a-t-il estimé, ce qui permettra de faire de l’irrigation compétitive, qui permettra de promouvoir l’Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens) avec un accroissement de la production du riz, du maïs, des produits maraîchers, un accroissement également du cheptel autour des localités qui entourent le Barrage de Kandadji. Qui dit accroissement du cheptel, dit aussi accroissement de la production de viande, accroissement de la production de lait et il y aura un accroissement important de la production halieutique”. Inch’Allah !
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