Le docteur, Denis Mukwege, a profité de la remise du Prix Nobel de la Paix qu’il partage avec l’Irakienne, Nadia Murad, pour en appeler à la « responsabilité de la communauté internationale » pour une bonne tenue de l’élection présidentielle prévue le 23 décembre prochain (notre photo). Denis Mukwege qu’on présente, parfois, comme un possible recours pour une transition en RDCongo a semblé très préoccupé par la catastrophique situation dans son pays, qui est, essentiellement, provoquée par son extrême richesse. La RDCongo, en effet, est un scandale géologique, tellement, elle aligne des mines à caractère stratégique et rarissimes (coltan, uranium, cobalt, cristaux divers, glaukosphaerite, etc.). Tout ce qui ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde gît dans le sous-sol rdcongolais. Voilà la source de son instabilité.
Mukwege sera peut-être le prochain président de transition en RDCongo. C’est du virtuel. Ce qui est sûr, c’est qu’il est l’actuel co-détenteur du Prix Nobel de la Paix édition de 2018. Surnommé « l’homme qui répare les femmes », le médecin soigne depuis deux décennies les victimes de violences sexuelles dans son hôpital de Panzi, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RD Congo), région déchirée par des violences chroniques.
« Ce ne sont pas seulement les auteurs de violences qui sont responsables de leurs crimes, mais aussi ceux qui choisissent de détourner le regard », a affirmé Denis Mukwege dans sa prise de parole de remerciement, indexant les multinationales et surtout, leurs protecteurs, en l’occurrence, les pays occidentaux, notamment, ceux membres du Conseil de sécurité. « S’il faut faire la guerre, c’est la guerre contre l’indifférence qui ronge nos sociétés. »
Denis Mukwege a, aussi, déploré que le sort de la population congolaise passe au second plan derrière l’exploitation sauvage des matières premières. « Mon pays est systématiquement pillé avec la complicité des gens qui prétendent être nos dirigeants », a-t-il affirmé. « Pillé aux dépens de millions d’hommes, de femmes et d’enfants innocents abandonnés dans une misère extrême, tandis que les bénéfices de nos minerais finissent sur les comptes opaques d’une oligarchie prédatrice ». Dans des propos aux accents politiques à l’approche d’élections prévues le 23 décembre en RD Congo, ce critique du régime du président Joseph Kabila a dit voir « les conséquences déchirantes de la mauvaise gouvernance ».
Pour saluer son travail et l’encourager à aller de l’avant, le Dr Denis Mukwege devrait être fait docteur honoris causa par l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne en avril 2019.