ASSISES DE LA RECHERCHE : L’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne met les petits plats dans les grands

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Président de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le professeur, Georges Haddad, ne fait rien comme ses autres collègues. Une fois de plus, il vient de frapper fort, en délivrant, ce lundi, 10 décembre, coup sur coup, trois doctorats honoris causa à trois éminents professeurs : l’Américano-Canadienne, Natalie Zemon Davis, de l’Université de Toronto, l’Allemande, Gesine Schwan, de l’Europa-Universität Viadrina Frankfurt et l’Israélien, David Schmeidler, de l’Université de Tel Aviv (notre photo).

Cette cérémonie de remise des insignes et du diplôme de docteur honoris causa s’inscrivait, elle-même, dans le cadre de la première édition des Assises de la recherche que Paris 1 organisera du 10 au 15 décembre. « Si la recherche est un miroir, ces assises espèrent en refléter la vitalité et la diversité. Elles rappelleront, également, le rôle que doit jouer l’université dans la Cité et faire vivre notre devise : ‘Hic et ubique terrarum (Ici et partout sur la terre)’ », écrit Georges Haddad, dans la brochure intitulée « Recherche et excellence : Un regard sur le monde », éditée pour la circonstance.

Cela dit, les « Gilets Jaunes » ont frappé jusqu’à Paris 1. Sans forcément le vouloir. Car prévue de longue date dans le Grand amphithéâtre de la Sorbonne, la cérémonie de remise des doctorats concernés a, finalement, été délocalisée dans le petit appartement décanal au Centre Panthéon. Résultat, on était à l’étroit. Mais, tout s’est passé dans la bonne humeur.

En présence de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et de Gilles Pécout, recteur chancelier de la région académique Ile-de-France et de l’Académie de Paris, le professeur, Georges Haddad et son collège de professeurs, ont remis les insignes de docteur honoris causa aux trois professeurs désignés. Qui sont-ils ?

Universitaire et femme politique, née en 1943, Gesine Schwan a étudié la linguistique des langues romanes, l’histoire, la philosophie et les sciences politiques, après des études au Collège français de Berlin. Elle commence à enseigner à l’Institut Otto-Suhr de Berlin ses thèmes de prédilection : les théories politiques du socialisme et du marxisme, ainsi que, la philosophie. Elle est élue présidente de l’Université européenne, Viadrina Franfurt-sur-l’Oder, par le Sénat académique du Conseil des universités du Brandebourg, en 1999.

Depuis 2005, elle est protectrice de l’Association pour les échanges étudiants en Europe centrale et orientale. Elle dirige, en outre, Girl’s Hope, une organisation d’aide humanitaire qui encourage la scolarisation des jeunes filles au Kenya. Après avoir pris la présidence de la Humboldt-Viadrina School of Gouvernance, elle participe aux travaux du groupe Spinelli au Parlement européen en faveur d’une Europe fédérale.

Mathématicien et théoricien économique israélien, né en 1939, David Schmeidler a obtenu son doctorat en mathématiques à l’Université hébraïque de Jérusalem sous la supervision de Robert Aumann. Ses travaux ont permis d’apporter des contributions significatives à la théorie de la décision. Par ailleurs, David Schmeidler a, aussi, travaillé sur les théories de l’utilité escomptée de Choquet et de l’utilité espérée maximale. Deux théories qui permettent d’expliquer les comportements individuels vis-à-vis de l’ambiguité. Aujourd’hui, David Schmeidler est professeur à l’Université d’Etat d’Ohio et à l’Université de Tel Aviv.

Quant à Natalie Zemon Davis, née en 1928, elle est historienne. Après son doctorat à l’Université du Michigan, elle se spécialise dans l’histoire culturelle et sociale de la France des 16e et 17e siècles et de l’époque moderne. Elle est professeure émérite de l’Université de Princeton et de l’Université de Toronto. Avec ses études sur l’histoire populaire de la France du 16e siècle, en particulier, sur la société lyonnaise, elle est devenue protagoniste d’une forme originale de micro-histoire, en privilégiant l’analyse culturelle à partir de dossiers de cas exceptionnels, fournissant une documentation habituellement inaccessible. A son regard d’historienne, elle ajoute, également, l’anthropologie, l’histoire de l’art, l’ethnographie et la critique littéraire et met ainsi l’accent sur les histoires des individus. Elle est une anti-raciste primaire et a, toujours, oeuvré de tout temps pour l’indépendance véritable des peuples colonisés d’Afrique et d’ailleurs. Natalie Zemon David est docteure honoris causa d’une vingtaine d’universités et est, aussi, lauréate du prix Holbert obtenu en 2010. Agée de 90 ans, Natalie Zemon Davis n’a pu être, physiquement, présente à la cérémonie. Mais tout a été fait comme si elle était là en chair et en os.

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