NOUVELLE CALEDONIE : L’indépendance ou rien

Date

Manuel Valls, ministre d’Etat, chargé des Outre-Mer reçoit sa plus grande claque depuis qu’il a été repêché par son ancien subalterne devenu son patron, Emmanuel Macron. Il avait activement soutenu la réélection de son ancien ministre en 2022, allant jusqu’à friser le ridicule. Ayant montré qu’il voulait entrer au gouvernement où les places n’étaient pas données, il a dû soutenir Emmanuel Macron, étant hors du gouvernement, jusqu’à ce que les difficultés de ce deuxième mandat lui donnent l’occasion d’apporter son expérience à l’équipe gouvernementale où il a hérité d’un os dur, notamment, avec Mayotte et la Nouvelle Calédonie. Si Mayotte attend les crédits promis pour la reconstruction après les effets climatiques néfastes, en Nouvelle Calédonie où le problème est récurrent depuis Edgard Pisani et Michel Rocard  : une partie de la population (les Caldoches) veulent rester au sein de la République française tandis que les autochtones veulent devenir indépendants comme leurs frères d’Afrique, même si après, il faudra manger les cailloux. Voilà pourquoi, après avoir fait mine d’accepter (à demi-mots), les indépendantistes du FLNKS rejettent officiellement l’Accord de Bougival. Un mauvais coup asséné à Manuel Valls qui, dans son vagabondage politique, avait vainement tenté de devenir le maire de Barcelone.

Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), principale alliance indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, a confirmé son rejet de l’Accord de Bougival signé, début juillet, avec l’Etat et les non-indépendantistes (notre photo). La décision a été prise lors d’un congrès extraordinaire du mouvement et confirmée lors d’une conférence de presse à Nouméa.

Ce texte prévoit, notamment, la création d’un Etat de Nouvelle-Calédonie et d’une nationalité calédonienne, ainsi que, la possibilité de transférer des compétences régaliennes sans prévoir de nouveau référendum sur l’indépendance.

Emmanuel Macron et Manuel Valls : Concernant la Nouvelle Calédonie, l’indépendance ou rien.

En visioconférence depuis Mulhouse, le président du FLNKS, Christian Tein, a dénoncé « un accord à marche forcée proposé par Macron ». Sans attendre l’officialisation de ce rejet, le ministre des Outre-Mer, Manuel Valls, a annoncé se rendre « la semaine du 18 août » en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord. On lui souhaite Bonne Chance mais tout laisse penser qu’il fera un aller-retour sans résultat probant. Le FLNKS depuis Jean-Marie Tjibaou n’a jamais varié dans sa revendication malgré les tentatives de corruption de Paris : L’indépendance ou rien. Et le mouvement y tient mordicus.

Le FLNKS met également « en garde l’Etat contre toutes nouvelles tentatives de passage en force », une référence au projet de dégel du corps électoral porté par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur.

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

Laisser un commentaire

×
×

Panier