OUGANDA : YOWERI MUSEVENI ARRÊTE UN ÉCRIVAIN CRITIQUE (QUI L’EMPÊCHE DE DORMIR)

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Un célèbre écrivain et critique du gouvernement ougandais, Kakwenza Rukirabashaija, a été, brutalement, arrêté à son domicile de la capitale Kampala. Un forfait signé de l’ancien guérilléro Yoweri Museveni. Que s’est-il passé pour que l’ancien maquisard arrivé au pouvoir en 1986 devienne, aujourd’hui, à son tour, le bourreau de son peuple ? Toute chose qu’il reprochait à Milton Oboté.

« Des hommes armés affirmant être de la police ougandaise » se sont introduits, mardi, 28 décembre, dans la maison de Kakwenza Rukirabashaija tandis que celui-ci était au téléphone avec son avocat, Eron Kiiza« Je les ai entendus menacer de lui casser les jambes », a déclaré l’avocat.

Kakwenza Rukirabashaija, critique affiché du pouvoir et du président, Yoweri Museveni, a été salué en 2020 par la critique pour son roman satirique« The Greedy Barbarian » (non traduit), qui décrit un pays imaginaire profondément gangréné par la corruption (notre photo).

Ces derniers temps, Kakwenza Rukirabashaija a intensifié ses critiques contre le fils du président, Muhoozi Kainerugaba, un général dont beaucoup pensent qu’il veut prendre la succession de son père, âgé de 77 ans. L’écrivain l’a qualifié d’« obèse » et de « rouspéteur ».

Il n’était pas possible d’établir clairement dans l’immédiat qui a arrêté l’auteur, mais, il a écrit sur Facebook : « des hommes en armes ont enfoncé ma porte. Ils disent être des policiers mais ne sont pas en uniforme ».

Selon l’avocat, des témoins ont vu Kakwenza Rukirabashaija être embarqué dans un van connu en Ouganda comme un « drone », des véhicules associés à des enlèvements d’opposants au gouvernement.

L’écrivain a été arrêté plusieurs fois depuis la publication de « The Greedy Barbarian » et a affirmé avoir subi des tortures lors d’interrogatoires. Il a été accusé d’incitation à la violence, promotion du sectarisme, mais aussi, de non-respect des mesures de lutte contre la Covid-19.

Yoweri Museveni, 77 ans, en est à son sixième mandat. Il continue…

Début décembre, les autorités américaines ont adopté des sanctions contre le chef du renseignement militaire ougandais, le général, Abel Kandiho, pour son implication présumée, et celle de ses services, dans de graves violations des droits de l’homme, notamment, des passages à tabac, des agressions sexuelles et des électrocutions.

Les dernières années ont été marquées en Ouganda par des actes de répression contre des journalistes, des incarcérations d’avocats ou encore par le musellement de leaders de l’opposition.

Le plus célèbre avocat des droits humains, Nicholas Opiyo, a fui, cette année, aux Etats-Unis, en affirmant être menacé par le gouvernement. Il a critiqué sur Twitter l’arrestation « violente et illégale » de Kwakenza Rukirabashaija et appelé à sa libération.

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