PRESIDENTIELLE EN COTE D’IVOIRE : Le président de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat complètement couché devant le « menteur absolu » (Ouattara)

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Pauvre Afrique ! Pauvre Union africaine ! Pour voler au secours de son ami, Alassane Ouattara, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien, Moussa Faki Mahamat, ne pouvait-il pas utiliser les moyens privés et éviter de compromettre l’organisation continentale dont il a la charge en gardant son honneur sauf ? Comme si personne ne voyait sa (petite) magouille, il a complètement ignoré, au vu et au su de tous, surtout, des juges de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), ses décisions alors que cette Cour est une émanation directe de l’UA. Comment Ouattara peut-il respecter les décisions de la CADHP quand le grand patron de cette Cour, à savoir, Moussa Faki Mahamat, les piétine, lui-même, allègrement ?

Alors que la CADHP a envoyé deux décisions au gouvernement de Côte d’Ivoire demandant l’inscription de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro sur les listes électorales en attendant d’examiner le problème au fond, « le menteur perpétuel » a répondu que de telles décisions ne concernaient pas son pays, qui a refusé de les appliquer.

En envoyant les observateurs de l’UA observer l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire malgré cette situation où le droit prôné par l’UA (à travers son démembrement qui est la CADHP) est bafoué, Moussa Faki Mahamat commet une véritable faute.

C’est après une rencontre avec Adjo Lessing, conseiller politique de Ouattara, de nationalité gabonaise et ex-point focal de celui-ci au sein de l’Opération des Nations-Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) durant la dernière crise ivoirienne, que Moussa Faki Mahamat (sur notre photo avec Alassane Ouattara ci-dessous) a pris cette décision injustifiable et inexplicable, à savoir, l’autorisation d’une Mission d’observateurs de l’organisation en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’élection présidentielle.

Mahamat a désigné l’ancien premier ministre djiboutien, Dileita Mohamed Dileita, pour la conduire. Pour l’accompagner, il y aura l’ambassadeur, Minata Samaté Cessouma, commissaire aux Affaires politiques de l’UA et ex-ministre de Blaise Compaoré, ainsi que, 40 observateurs, qui sont des ambassadeurs accrédités auprès de l’UA, des parlementaires panafricains, des responsables des organes de gestion des élections, des organisations de la société civile et des institutions académiques africaines, ainsi que, des fonctionnaires de la Commission de l’UA. Autrement dit, pour une affaire (sans doute) de perdiems que Ouattara a promis à cette mission d’observation (car c’est l’élément qui motiverait les personnes désignées), Moussa Faki Mahamat a sacrifié l’honneur et la crédibilité de l’institution panafricaine. Finalement, il est à la tête de l’UA non pas pour l’élever, mais, pour continuer à creuser son trou. Pour clôturer le tout, il a ordonné que la mission resterait du 23 octobre au 06 novembre 2020. Une bien longue et juteuse mission d’une élection à laquelle ne participe pas l’opposition. Cette mission finalement vient observer quoi alors que Bédié et Affi n’y participent pas ? Vient-elle juste observer Ouattara  tout seul avec KKB ? On appelle cela copinage. Combien Ouattara-t-il payé pour avoir une telle faveur du patron de l’organisation panafricaine ? Comment veut-on que l’Afrique s’en sorte quand les personnes à qui on confie son destin se comportent de cette façon ?

Notons que le secrétaire général des Nations-Unies, lui, n’a pas envoyé d’observateurs en Côte d’Ivoire. Mieux, il a demandé au personnel non essentiel des Nations-Unies de quitter la Côte d’Ivoire au moins pour deux semaines. Le temps de l’élection. Ce qui est aussi une forme de lâcheté dans la mesure où il met son personnel à l’abri d’un pays qui est sur un volcan en ébullition et où sa facilitation a été demandée. Il est quel genre de secrétaire général des Nations-Unies ?

Moussa Faki Mahamat, répétons-le, a entrepris une démarche solitaire, unilatérale et en totale violation des décisions de la CADHP dont il est le principal garant et ultime protecteur. Cette institution, répétons-le encore, avait ordonné à la Côte d’Ivoire d’opérer un certain nombre de réformes de la Commission électorale indépendante (CEI) et la réhabilitation des candidats Laurent Gbagbo et Guillaume Soro avant de procéder à toute élection. « Le menteur d’Abidjan » s’est assis sur cette ordonnance. Malgré un tel grief, Mahamat accepte de se fourvoyer en piétinant le droit de l’organisation juste pour faire plaisir au violeur de la constitution de son pays. Comble de sa complicité : Moussa Faki Mahamat a pris cette décision en cachette puisqu’il n’a pas avisé le conseiller juridique de l’UA, ce qui est contraire aux textes de l’UA. Pour aider un ami, il viole, comme Ouattara le fait en Côte d’Ivoire, les textes de l’UA.

Moussa Faki Mahamat ne dormira pas sur ses deux oreilles après avoir commis une telle abomination. Moussa Faki Mahamat (qui veut devenir le président du Tchad) portera dans sa conscience des dizaines de morts qu’on comptabilisera samedi, 31 octobre, en Côte d’Ivoire.

Avec une telle race de dirigeants panafricains, on a, parfois, honte d’être Africain.

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