PRESIDENTIELLE GABONAISE : A quand le test ADN du BOA pour calmer les Gabonais ?

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Comme le dialogue prôné par la médiatrice de la République, Laure Olga Gondjout, a été refusé par le Palais du Bord de Mer, il appartient à Bongo Ondimba Ali (BOA) d’apaiser ses compatriotes (dont beaucoup ne croient plus en lui) en faisant un test ADN avec sa mère, afin que la polémique cesse et laisse la place à une campagne présidentielle digne de ce nom. Jusqu’à ce jour, le pouvoir envoie balader toute personne qui réclame un test ADN au BOA suprême. A mesure que la présidentielle approche, cela va être de plus en plus difficile de garder cette ligne de défense alors que la science (test ADN) peut aider à trancher le débat. Rien que ce problème est susceptible d’allumer le feu au Gabon. Il y en a quelques autres, mais celui-là est, de loin, le plus sensible.

L’actuel directeur de cabinet du président du Gabon (l’homme par qui tous les malheurs de BOA arrivent), le Béninois, Maixent Accrombessi, est accusé par certains hiérarques du PDG (Parti démocratique gabonais) d’avoir bâti une stratégie bancale, qui fait courir le risque au parti de perdre le pouvoir qu’il détient depuis une cinquantaine d’années. Véritable président du Gabon, Accrombessi est au centre de toutes les grandes décisions et garde pour lui ce qu’il veut garder, et dit au président ce qu’il veut bien lui dire. En fait, c’est lui qui dirige, réellement, le Gabon et le BOA est sous son autorité. D’où l’isolement qui est aujourd’hui fatal au président.

Quand Pierre Péan avait approché le BOA pour lui faire part de son souhait de sortir son livre, « Nouvelles affaires africaines : Mensonges et pillages au Gabon » (qui est en train de lui faire perdre la présidence de la République), c’est Accrombessi qui s’était accaparé de ce dossier pour le traiter de la manière qu’on sait et avec les résultats qu’on connaît aujourd’hui. Finalement, on se demande à qui il rend service au Gabon ? Selon plusieurs Gabonais, il n’hésitera pas à prendre la poudre d’escampette dès le premier coup de feu. Après avoir créé un désordre indescriptible, il s’en ira vivre dans son pays, le Bénin, laissant les Gabonais s’entre-tuer.

Les Gabonais, cependant, sont en train de ne pas se laisser faire totalement. Ils font ce qu’ils peuvent pour contrecarrer les manœuvres du « vampire ». Ce jeudi, 2 juin, plusieurs syndicats et organisations de la société civile gabonaises proches de l’opposition ont annoncé, la création d’un « Mouvement Citoyen » pour permettre l’organisation d’élections législatives et présidentielle « transparentes » d’ici la fin de l’année.

Le mouvement a été baptisé « Témoins actifs » à l’image de Balai Citoyen au Faso et Y en a marre au Sénégal. Il a vu le jour à l’initiative de la Confédération syndicale, Dynamique unitaire (DU), majoritaire dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Il était temps, a-t-on besoin de dire car on assiste à l’essoufflement des partis politiques traditionnels, alors que c’est maintenant qu’ils devraient se montrer offensifs.

Outre les syndicats, des associations étudiantes et plusieurs ONG de la société civile ont signé une charte en faveur d' »élections transparentes ».

« Témoins actifs » dont le patron de DU, Jean Rémy Yama, est l’un des dirigeants, dit vouloir intervenir avant la présidentielle, en formant « près de 9 000 observateurs qui se déploieront dans tous les bureaux de vote » et en sensibilisant « les masses citoyennes aux enjeux électoraux ». Une séance de travail avec la délégation du NDI (National Democratic Institute), actuellement, au Gabon sous la conduite de son directeur Afrique, Christopher Fomunyuh, est prévue avec les membres de « Témoins actifs ». Le NDI est venu écouter toutes les parties prenantes à la présidentielle afin de prévenir les troubles et de favoriser la transparence électorale. Du boulot en perspective pour cette délégation américaine !

Les sujets ne manqueront pas pendant leur séance de travail, notamment, celui concernant l’acte de naissance du président. Selon certaines sources dignes de foi, Maixent Accrombessi (encore lui) serait en train de constituer une liste de 5.000 jeunes gabonais à qui il compte remettre une somme de 50.000 F CFA, à chacun d’eux, afin qu’ils accompagnent le chef de l’Etat, le jour où il voudra déposer sa candidature. Avec son faux acte de naissance. Or, « Témoins actifs » a affirmé, aujourd’hui, qu’il n’est pas question de laisser le BOA déposer sa candidature, avec un faux acte de naissance, tant qu’il ne se sera pas crédibilisé par un test ADN effectué dans les règles de l’art.

Grande inquiétude : le pouvoir venait de faire venir quantité d’armes comme jamais auparavant. L’opinion publique demande pour quoi faire ? Avec qui le Gabon est-il en guerre ?

« Le danger immédiat qui menace la sécurité et la stabilité de notre pays, pouvant nous conduire à un bain de sang est celui des conditions d’éligibilité des candidats à la présidence de la république », assure, justement, Jean Rémy Yama. Et de poursuivre : « Nous assistons à la formation de deux camps », avec d’un côté, l’opposition qui conteste la candidature du président Ali Bongo Ondimba à un deuxième mandat, affirmant qu’il n’est pas né Gabonais comme le veut la Constitution, mais, a été adopté par le défunt Omar Bongo Ondimba durant la guerre du Biafra (Nigeria).

« Témoins actifs » demande au président « de se soumettre à un test d’ADN pour prouver son affiliation à sa mère Joséphine Bongo », affirmant que « c’est le seul moyen pour faire retomber la tension ».

En cas de refus, le mouvement prévient qu’il appellera « à s’opposer à cette candidature par tous les moyens ». Voilà qui annonce des étincelles à côté de la bouteille de gaz.

Du coup, l’idée d’une candidature de rechange (celle de BOA étant d’ores et déjà plombée) fait son chemin au sein du PDG où les dirigeants se montrent muets quand on leur pose la question en public.

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