RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE : Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo accusés de faire le jeu des multinationales

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La déforestation liée à la culture du cacao pour l’industrie du chocolat se poursuit « sans relâche » en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux, dénonce l’ONG Mighty Earth dans un rapport publié, vendredi, 7 décembre. La question est de savoir pourquoi les présidents, Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo, sont silencieux alors que les multinationales sont en train de complètement détruire leur environnement (notre photo montrant comment les deux présidents préfèrent coopérer dans d’autres domaines sauf dans celui qui est le plus urgent à savoir la déforestation) ? Font-ils preuve de complaisance ou s’estiment-ils faibles ou impuissants face à ces multinationales ? La question mérite d’être posée car l’ONG Mighty Earth n’a pas été élue, pour s’inquiéter des conséquences d’une telle déforestation, à la place des deux chefs d’Etat qui, eux, restent restent muets comme des carpes. La Côte d’Ivoire et le Ghana ne sont pas les seuls pays victimes de l’égoïsme des multinationales chocolatières et caféières. On compte, aussi, d’autres pays comme le Nigeria, le Cameroun ou le Togo, qui en sont, également, affectés, les multinationales préférant maximiser leurs profits en refusant, généralement, d’investir dans la préservation à long terme de l’environnement qu’elles exploitent. C’est du classique chez elles sauf quand elles trouvent en face d’elles un gouvernement à poigne qui fait respecter les droits du peuple dont il a la charge. Ce n’est pas toujours le cas en Afrique, en l’occurrence dans les pays producteurs du cacao et du café.

« Malgré les engagements pris l’an dernier par les grands chocolatiers » et les Etats « en faveur d’un cacao sans déforestation », celle-ci « s’est poursuivie sans relâche en Côte d’Ivoire et au Ghana », y compris « à l’intérieur des zones protégées et des parcs nationaux », accuse l’organisation internationale de défense de l’environnement, qui s’est appuyée sur des données satellitaires et des enquêtes de terrain.

En Côte d’Ivoire, qui produit 40% du cacao mondial, « des analyses satellites ont montré qu’entre novembre 2017 et septembre 2018, rien que pour la région cacaoyère du sud-ouest, environ, 13.748 hectares de forêt ont été détruits, soit, l’équivalent de 15.000 terrains de football », précise l’ONG dans son rapport intitulé « Chocolat : mensonges sous emballage ».

L’an dernier, les principales entreprises du secteur du chocolat et du cacao s’étaient engagées, avec la Côte d’Ivoire et le Ghana, à transformer la filière en créant l’Initiative Cacao et Forêts (ICF), pour mettre fin à la déforestation liée à la production de cacao, et de rendre cette dernière compatible avec la protection de l’environnement et des droits humains, notamment, l’interdiction du travail des enfants, rappelle Mighty Earth.

« Or, depuis le lancement de l’ICF, le taux de déforestation s’est accru pour plus de la moitié des aires forestières inspectées en Côte d’Ivoire ». « Des cultivateurs surpris en train de défricher des forêts pour le cacao ont expliqué aux enquêteurs (de Mighty Earth) qu’ils n’étaient exposés à aucune sanction ».

Le secteur du chocolat « continue de s’approvisionner en cacao auprès de fournisseurs impliqués dans la destruction des dernières forêts d’Afrique de l’Ouest », selon l’ONG.
La déforestation menace la stabilité climatique de la région et met en danger les derniers refuges des éléphants de forêts et chimpanzés de Côte d’Ivoire, avertit Mighty Earth.

On souhaite entendre les présidents, Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo, sur cette question qui peut, rapidement, devenir un scandale au regard des dégâts provoqués (ni vus ni connus) dans les deux pays concernés.

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