INGERENCE RUSSE DANS LA PRESIDENTIELLE AMERICAINE  : Donald Trump en difficulté face au procureur spécial Robert Mueller

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Quand Donald Trump n’est pas content, ça se sait : ce vendredi, 7 décembre, matin, il a, littéralement, étrillé le procureur spécial, Robert Mueller, qui cherche à le pousser dans ses derniers retranchements en tentant de discréditer son enquête dont de nouveaux éléments sont sur le point d’être dévoilés. L’inquiétude du président américain est palpable tout comme son mécontentement : en l’espace de quelques heures, il a publié jusqu’à sept tweets contre le procureur spécial.

L’activisme du procureur spécial a, par ailleurs, poussé le locataire de la Maison Blanche à annoncer la nomination de William Barr au poste de ministre de la Justice, pour remplacer Jeff Sessions. Ce dernier avait été limogé sans ménagement, le mois dernier, faisant craindre une reprise en main de la très sensible enquête sur une possible collusion entre l’équipe de campagne du milliardaire et la Russie. Surtout, il avait refusé de couvrir Trump dans cette enquête laissant la justice faire librement son travail sans entrave.

Le choix de ce juriste républicain respecté, qui a, déjà, occupé cette fonction au début des années 1990 sous la présidence de George H.W. Bush, a été, plutôt, bien accueilli à Washington.

Sur fond de nouvelles rumeurs sur un départ – maintes fois annoncé – de son « Chief of staff », John Kelly, D. Trump s’en est pris, pêle-mêle, aux « nombreux conflits d’intérêt » présumés du procureur Mueller, à l’ancien directeur du FBI, James Comey, qu’il a limogé en mai 2017, au numéro deux du ministère de la Justice, Rod Rosenstein, ou encore, à l’équipe de campagne de Hillary Clinton, son ancienne adversaire dans la course à la Maison Blanche.

Dans une série de tweets rageurs, il a, aussi, promis un « contre-rapport » à celui du procureur spécial dont personne ne sait à ce jour quand il sera rendu et sous quelle forme.
« Déjà 87 pages rédigées, mais, nous ne pouvons évidemment pas le terminer tant que nous n’ayons pas vu le rapport final de la chasse aux sorcières », a écrit Trump, visiblement, agacé par l’indépendance affichée par le procureur spécial.

A la verve de Donald Trump, Robert Mueller, oppose, depuis 18 mois, un silence absolu.

Cet ancien Marine de 74 ans qui a dirigé le FBI pendant douze ans, est d’une extraordinaire discrétion et, fait remarquable dans la capitale fédérale américaine, les fuites sur l’avancée de son enquête sont, extrêmement, rares.

La nouvelle attaque du président des Etats-Unis intervient le jour-même de deux échéances judiciaires cruciales concernant deux anciens membres de sa garde rapprochée autour de laquelle l’étau se resserre chaque jour un peu plus.

Le procureur spécial doit, notamment, donner des détails sur l’étendue de la coopération de Michael Cohen, ancien avocat du milliardaire, qui a, récemment, reconnu avoir menti au Congrès sur ses contacts avec des Russes au sujet d’un projet immobilier de M. Trump.

Furieux de l’attitude de celui qui fut pendant des années son homme de confiance, M. Trump a souhaité en début de semaine, dans un message qui a créé la stupeur chez les juristes, attachés à la séparation des pouvoirs, que Michael Cohen soit envoyé en prison. Ni plus ni moins.

L’équipe de Robert Mueller doit, également, lever le voile sur les mensonges proférés au FBI par l’ex-directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, qui avait accepté de coopérer avec les enquêteurs pour voir sa peine réduite dans une affaire de malversations financières antérieures à 2016.

Actuellement écroué, celui qui apparaît comme un témoin-clé dans cette enquête pourrait se voir notifier de nouveaux chefs d’inculpation.

Par ailleurs, George Papadopoulos, ancien conseiller diplomatique de M. Trump durant la campagne, est sorti vendredi de prison où il a purgé une peine de 14 jours pour avoir menti au FBI.

S’il est confirmé par le Sénat, le nouveau ministre de la Justice, William Barr, devra jouer une partition délicate. Depuis le départ de M. Sessions, l’intérim est assuré par son ancien chef de cabinet, Matthew Whitaker, qui, avant d’entrer à son service, avait, vivement, critiqué l’ampleur de l’enquête russe et son coût.

Par ailleurs, le président américain, Donald Trump, a annoncé, toujours, ce vendredi, 7 décembre, la nomination de Heather Nauert, ancienne journaliste de la chaîne Fox News, comme ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU en remplacement de Nikki Haley.

Propulsée, l’an dernier, porte-parole de la diplomatie américaine alors qu’elle n’avait aucune expérience politique préalable, Heather Nauert est une femme « très talentueuse » et « très intelligente », a déclaré Donald Trump depuis la Maison Blanche.

« Je pense qu’elle sera respectée par tout le monde », a-t-il ajouté.

Diplômée en journalisme de l’Université de Columbia, cette femme de 48 ans a fait ses armes à la télévision sur la chaîne ABC et surtout à Fox News.

Si sa nomination est confirmée par le Sénat, elle va donc retrouver New York, où siège l’ONU et où elle continuait de faire la navette depuis Washington pour rejoindre son mari et ses deux enfants.

Figure centrale de l’équipe Trump, Nikki Haley avait annoncé sa démission début octobre, à la surprise générale.

Cette fille d’immigrés indiens, à qui l’on prête régulièrement des vues sur la Maison Blanche, avait alors assuré qu’elle ne serait pas candidate à la présidentielle de 2020 et qu’elle soutiendrait Donald Trump.

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