RECONVERSION PROFESSIONNELLE : L’ancien président Jacob Zuma se lance dans la chanson en sortant un disque

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Quand afriqueeducation.com disait que Jacob Zuma est unique en son genre, c’est parce qu’il ne fait rien comme les autres. Chassé du pouvoir et poursuivi par la justice, il a décidé de sortir de l’ordinaire en se lançant dans la chanson. Chanson de variétés, Rumba congolaise, Blues africain-américain, Gospels ? C’est tout à la fois ! Camarade Jacob Zuma, ancien patron de la très dynamique ANC (Congrès national africain), veut toucher la sensibilité des Sud-Africains desquels il s’était beaucoup éloigné à cause de sa catastrophique gouvernance de la chose publique.

Jacob Zuma, contraint à la démission en 2018 à la suite de multiples scandales de corruption, s’illustre, régulièrement, lors de meetings politiques, en chantant, de sa voix de baryton, et en esquissant des pas de danse très assurés qui suscitent, toujours, l’enthousiasme de ses partisans.

Le septuagénaire, au pouvoir de 2009 à 2018, prévoit d’enregistrer, en avril et en public, un album qui devrait être disponible dans l’année.

L’album comprendra, notamment, le fameux titre, « Umshini Wami » (Apporte-moi ma mitrailleuse), qu’il entonne, régulièrement, lors de réunions de l’ANC de feu Nelson Mandela.

Les chansons de la lutte contre l’apartheid ont joué un rôle déterminant pendant les décennies de bataille contre le régime ségrégationniste imposé par les Blancs à la majorité noire et officiellement tombé en 1994.

Elles sont, encore régulièrement, chantées, lors de manifestations et meetings politiques, en Afrique du Sud.

« Nous avons pourchassé le président Zuma pendant trois mois » pour lui parler de l’album et une fois contacté, « il a été encore plus enthousiaste que nous », raconte Thembinkosi Ngcobo, responsable de la culture dans la municipalité d’Ethekwini (Nord-Est), qui va financer l’album.

Ethekwini englobe la grande ville côtière de Durban, capitale de la province natale de Jacob Zuma, le KwaZulu-Natal.

Les chansons de la lutte anti-apartheid « nous rappellent d’où nous venons et comment notre pays a été façonné », ajoute Thembinkosi Ngcobo.

Il a assuré que Jacob Zuma ne serait pas payé et ne recevrait aucun bénéfice des ventes de l’album. Il veut, simplement, « préserver l’héritage de la libération », a-t-il expliqué.

Mais, l’opposition est vent debout. « L’album en tant que tel n’est pas un problème, si ce n’est qu’il va être financé par de l’argent public et on n’a aucune idée du montant », a estimé une conseillère municipale locale du parti de l’Alliance démocratique (DA), Nicole Graham.

Depuis la chute de Jacob Zuma, « ses partisans essaient de lui donner en permanence une tribune », a-t-elle dénoncé, affirmant que « la DA allait se battre bec et ongles dans l’intérêt de tous ceux qui font des services publics une priorité par rapport à la politique ».

Pour Thembinkosi Ngcobo, le projet d’album va de soi car les talents de chanteur de Jacob Zuma font, intégralement, partie de son personnage politique (notre photo). « C’est une des raisons de sa popularité. Il apparaît comme une personne décontractée, amicale et accessible », a-t-il estimé.

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