Les mauvaises nouvelles se succèdent pour le duo qui préside aux destinées du Sénégal depuis plus d’un an. En effet le président, Bassirou Diomaye Faye, et son chef du gouvernement, Ousmane Sonko, viennent de vivre quelques désillusions, sur les plans national, régional et international. Rien d’alarmant, mais qui doit plutôt les inciter à intensifier leurs efforts.

La situation financière du Sénégal inquiète Dakar et les investisseurs mondiaux. S’étant davantage dégradée depuis son déballage sur la scène publique, elle et sa résolution sont loin d’être à l’ordre du jour. A l’exception du voyage officiel d’Ousmane Sonko en Chine la semaine dernière pour trouver de nouveaux financements, aucune mesure de résorption de la dette publique sous la barre des 119% du PIB n’a été prise. Les fonds du FMI se faisant attendre (sur notre photo, Ousmane Sonko avec Xi Jinping à Beijing, fin juin 2025).

Au niveau régional, le camouflet subi par le président sénégalais à la CEDEAO n’est pas, non plus, passé inaperçu. Pressenti pour reprendre la présidence de l’entité à Bola Tinubu, Bassirou Diomaye Faye s’est fait doubler par Jules Maada Bio, son homologue de Sierra Leone. Son activisme au niveau de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) le plaçait, pourtant, en pole position. Mais, il semblerait que ses pairs africains aient trouvé plus pertinent de se tourner vers un ancien putschiste reconverti en chef d’Etat.

Pour Ousmane Sonko, le différend qui l’oppose à Mame Mbaye Niang a pris une autre tournure dramatique, avec la confirmation par la Cour suprême de la sentence infligée au premier ministre sénégalais. Rattrapé par cette affaire qui l’avait conduit en prison avant la tenue des dernières élections présidentielles, Sonko n’a pas apprécié cette décision de justice, laquelle prévoit d’ailleurs le versement d’une indemnité de 300 millions de F CFA à la partie plaignante.

Peu importe les distractions qui se présentent à eux, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ne doivent pas perdre de vue leur mission de faire entrer le Sénégal dans une ère de réformes, après deux mandats destructeurs de Macky Sall. Indépendamment de comment ce dernier s’y est pris pour mettre à terre l’économie nationale, les deux jeunes leaders ne seront pas notés sur leur capacité à le juger, mais plutôt à remettre leur pays sur les rails de la stabilité et de la prospérité.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)