SENEGAL : Le secteur énergétique bientôt insensible aux chocs externes

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Après s’être vus imputer de façon significative la hausse des coûts de production électrique par la Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC), les consommateurs sénégalais attendent désormais qu’une baisse des tarifs d’électricité leur soit officiellement annoncée. Cette nouvelle devrait tomber très prochainement puisque, dans le cadre du projet West African Energy (WAE), la SENELEC a récemment indiqué avoir reçu deux turbines de 120 mégawatts chacune qui lui permettront d’augmenter sa production en électricité, tout en réalisant des économies pouvant être répercutées à ses clients. Ces turbines fonctionnent avec du gaz, mais, peuvent également être opérées avec des combustibles liquides. 

Evalué à hauteur de 230 milliards de F CFA, le projet WAE s’inscrit en droite ligne avec le Partenariat pour une transition énergétique juste, dont les axes principaux portent sur l’accès universel à l’électricité pour les ménages sénégalais et la lutte contre la cherté de l’électricité. Pour y parvenir, le gouvernement a entrepris d’accroître, depuis quelques années, le taux d’électrification sur l’ensemble du territoire, lequel se situe aujourd’hui à 85%, si l’on en croit la ministre du Pétrole et des Energies, Aissaitou Sophie Gladima, soit, 90% en milieu urbain contre 60% en milieu rural. 

Parallèlement, les autorités sénégalaises, qui vont, d’ici peu, se lancer dans l’exploitation du gaz découvert en 2010 non loin du Nord-Ouest de Dakar, comptent intégrer cette ressource naturelle dans la production en électricité, afin de réduire la dépendance du pays de la Téranga aux importations de combustibles liquides coûteux mais nécessaires au fonctionnement des centrales électriques de la Senelec. Les coûts de production en électricité devant s’en trouver, par conséquent, réduits, l’entreprise publique pourra aisément revoir sa grille tarifaire au grand plaisir de ses abonnés.

Une fois opérationnelles, les deux turbines pourront générer, à elles-seules, 25% de la production électrique actuelle. Un véritable motif de satisfaction pour l’Etat sénégalais, qui pourra en acquérir d’autres pour produire les 75% restants, tout en sachant que le défi de la disponibilité énergétique a déjà été relevé. A l’allure où vont les choses, le Sénégal est en passe de devenir l’un des rares pays au monde où le prix de l’électricité ne sera plus sensible aux chocs externes, tels que la guerre en Ukraine.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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